Le besoin des banques tunisiennes en liquidité a poursuivi sa baisse, pour le cinquième trimestre consécutif, revenant de 16,161 milliards de dinars au quatrième trimestre 2018 à 10,734 milliards de dinars au premier trimestre 2020, soit une diminution de 34%, selon les données de la Banque Centrale de Tunisie (BCT).
Ce besoin a enregistré, au cours du premier trimestre de 2020, un repli de 12% en comparaison au quatrième trimestre de 2019 où il s’élevait à 12,236 milliards de dinars.
L’analyse mensuelle montre également que ledit besoin s’est replié d’une façon continue d’un mois à l’autre, au cours du premier trimestre 2020, pour atteindre 10,122 milliards de dinars en mars 2020 contre 11,847 milliards de dinars en décembre 2019.
L’institut d’émission justifie l’apaisement des besoins en liquidité bancaire au cours du premier trimestre de 2020 par trois facteurs. Le premier est l’importance des opérations de ventes nettes de devises par les banques à la Banque Centrale. « Ces opérations, explique la BCT, ont quasiment triplé pour passer de 452 millions de dinars au quatrième trimestre 2019 à 1,321 milliard de dinars au premier trimestre 2020, exerçant un effet expansif de même ampleur sur la liquidité bancaire, dont près de la moitié a été enregistrée en janvier 2020 ».
Le deuxième facteur est lié au remboursement par le Trésor, au mois de février, d’une ligne BTA pour un montant total (en principal et intérêts) de 420 millions de dinars.
Le dernier facteur est l’affermissement, au premier trimestre 2020 par rapport au trimestre antérieur, des virements effectués par le Trésor au profit des sociétés et organismes publics d’environ 700 millions de dinars.
Ainsi, suite aux évolutions précédentes, les interventions de la BCT ont diminué de 939 millions de dinars par rapport au dernier trimestre de 2019 pour atteindre 10,472 milliards de dinars au cours du premier trimestre de 2020. « L’essentiel de ces interventions a pris la forme d’opérations principales de refinancement (6,013 milliards de dinars au premier trimestre 2020 contre 7 milliards de dinars au quatrième trimestre 2019) », souligne la BCT. L’institut d’émission note par ailleurs qu’en raison de la forte baisse des besoins des banques en liquidité, le plafond « psychologique » des 7 milliards de dinars en vigueur depuis juillet 2017, a été abandonné et la Banque centrale a renoué avec un calibrage de la liquidité basé exclusivement sur l’évolution des facteurs autonomes.
« En outre, et pour les besoins de la conduite de la politique monétaire, la Banque centrale a acheté ferme, sur le marché secondaire, une enveloppe de 577 millions de dinars de Bons du Trésor à court terme, portant ainsi l’encours des opérations d’achat ferme à 2,384 milliards de dinars au premier trimestre 2020 », ajoutent les responsables de la BCT.
Pour sa part, l’encours des opérations de refinancement à long-terme (6 mois), s’est établi durant la période sous revue à 1,612 milliards de dinars, en baisse de 110 millions de dinars comparativement au quatrième trimestre 2019, suite au renouvellement de ladite opération au courant du mois de décembre.
Poursuivant sa stratégie de baisse graduelle de l’encours des swaps de change à des fins de politique monétaire, la Banque centrale a limité ses interventions sous cette forme à une enveloppe moyenne de 463 millions de dinars au premier trimestre 2020, soit 263 millions de dinars de moins qu’au dernier trimestre 2019.
Néanmoins, les responsables de la BCT avouent que ces interventions n’ont pas pu couvrir entièrement les besoins des banques, entrainant de ce fait un déficit trimestriel moyen sur le marché monétaire de 262 millions de dinars, bien que ledit déficit ait été inférieur à celui du quatrième trimestre 2019 de 563 millions de dinars dans la mesure où les besoins des banques en liquidité ont baissé à une cadence plus forte que celle des interventions de l’Institut d’émission (1,502 milliard de dinars et 939 millions de dinars respectivement). « Par conséquent, souligne la BCT, le recours des banques aux facilités de prêt marginal a diminué de 543 millions de dinars, pour s’établir à 379 millions de dinars, en moyenne, au cours du premier trimestre 2020 ». En revanche, les facilités de dépôt ont augmenté de 16 millions de dinars pour atteindre 89 millions de dinars.
Le repli des interventions de la BCT sur le marché monétaire conjugué à la baisse de la demande des facilités de prêt marginal, se sont traduits par la diminution du volume global de refinancement. Ce dernier s’est situé à 10,762 milliards de dinars au premier trimestre 2020 contre 12,260 milliards de dinars au quatrième trimestre 2019.