Abidjan accueille depuis ce 24 octobre la troisième édition du Forum Afrisques pour l’Afrique de l’Ouest, une rencontre dédiée à la gestion et à la maîtrise des risques sur le continent. Encore à ses débuts sur le continent africain, la culture et la prise en charge des risques sont pourtant devenu des impératifs dans le contexte d’expansion économique du continent.
Si hier, en effet, « la faiblesse de l’industrialisation a mis les Etats du continent à l’écart des grandes catastrophes industrielles », la nouvelle donne économique impose de porter un peu plus les regards sur les menaces multiformes qui pèsent à la fois sur les économies et les entreprises. La croissance économique de l’Afrique est allée de pair avec son exposition aux risques, a commenté Gilbert Canaméras, président du Club FrancoRisk, partenaire de l’évènement.
L’urbanisation galopante et le développement des infrastructures qu’elle induit, l’implantation de nouvelles industries, le dérèglement climatique, le risque-crédit, les risques de spécialités telles le terrorisme, etc., sont autant de réalités que les entités en quête de compétitivité ne peuvent plus ignorer. « Il suffit d’une aiguille dans la botte de foin qu’on n’a pas vu pour déranger toute la structure d’une entreprise » a fait remarquer Marthe Ekani, fondatrice du forum et par ailleurs gérante associée d’IRSC, rappelant au passage le « scandale Volkswagen ». « La non prise en compte des risques, a-t-elle ajouté, s’avère couteuse en termes économiques et sociaux ».
Aussi, le forum se veut-t-il un lieu d’échange d’expérience et de formation en direction des entreprises africaines avec des experts de haut niveau, mais surtout une occasion de sensibiliser sur la culture des risques et l’émergence du métier de « risk manager ». Une fonction dédiée qui permet d’avoir une « vision globale » des risques et une meilleure prise en charge en lieu et place d’une « gestion éclatée » entre plusieurs départements de l’entreprise. Cela, d’autant plus qu’ « une bonne maîtrise des risques de l’entreprise peut avoir un impact significatif sur la probabilité de survenance du sinistre et surtout impacter à la baisse le coût de l’assurance » selon Boa Johnson, président de l’ASACI, l’association des sociétés d’assurances de Côte d’Ivoire.
« Ce que nous attendons de ces trois jours c’est la prise de conscience de l’importance des thèmes qui vont être débattus ici parce que cela concerne la mise en sécurité de tout ce que le chef d’entreprise est en train de développer » a souligné Marthe Ekani.
Le forum se tient jusqu’à ce mercredi autour du thème centrale « Maitrise des risques et rôle du risk manager dans une Afrique émergente » va aborder plusieurs problématiques liées notamment aux risques portuaires, politiques, et aux nouveaux risques tels le terrorisme, l’intelligence économique ou encore le risque de réputation.