Ferrex plc, à travers la Société Générale de Mines, une filiale qu’elle détient à 85%, s’apprête à lancer l’exploitation et la production du manganèse de Nayéga (nord Togo), dont les réserves sont toutes aussi importantes.
Un projet jugé prometteur, et dont les minerais sont estimés aujourd’hui à 14 millions de tonnes, avec une production initiale fixée à début 2016. Selon les informations, le processus d’octroi du permis minier, est dans sa phase finale.
Un projet prometteur
Nous sommes à environ 670 km au nord de la ville de Lomé, à Nayéga, dans la Préfecture de Kpendjal. Petit village dans la région des savanes, Nayéga regorge de l’un des rares et précieux métaux, visiblement supplantés au Togo par la cote des minerais comme le phosphate, le marbre et le calcaire, qui ont fait, et font jusque-là, l’histoire minière de ce petit pays de 56 600 km². Il s’agit du manganèse, dont l’exploitation va bientôt démarrer par la compagnie minière Ferex Plc.
En effet, c’est à travers la Société Générale de Mines, une filiale qu’elle détient à 85% que la compagnie cotée à Londres, travaille pour la mise en exploitation, des minerais de manganèse de Nayega. Elle compte exploiter le manganèse au Togo, un gisement aujourd’hui estimé à 14 millions de tonnes de ressources totales, à une teneur en manganèse de 13%, dont 2 millions de tonnes de ressources mesurées à 17% de manganèse.
D’après les premiers relevés, ces gisements couvrent une zone de 2,2 km de long sur 500 m de large, soit 92 390 hectares de terrain, avec une épaisseur moyenne de 3,3 m. Et d’après les premières constatations, issues de différentes analyses sur le terrain, il s’agirait d’un projet très prometteur. Ce que confirmait déjà en mars dernier, Dave Reeves, Directeur Général de Ferrex Plc : « ces nouvelles ressources, ont le potentiel de relever de façon considérable, les données économiques déjà robustes, des opérations minières à Nayega».
Financement
En février 2015, la minière britannique a annoncé avoir levé 835.000£, par placement et souscription, pour le financement de son projet. Le produit net du fonds devrait servir, entre autres, à constituer son fonds de roulement. «Avec ce financement sécurisé, nous serons en bonne position d’examiner en détail toutes les options de financement pour la construction rapide de notre projet de manganèse, d’autant plus que nous évoluons vers la production initiale fixée à début 2016», commentait Dave Reeves. Et de préciser que sa compagnie était en discussion avec plusieurs parties intéressées par le financement de Nayega.
Le cash-flow de la phase 1 devra servir au financement, dans le moyen terme, de la phase 2 qui porte sur la production low-cost du ferromanganèse à 74% de carbone dans le projet de Nayega.
A noter, qu’en décembre 2014, la minière a obtenu une «facilité non garantie au taux d’intérêt annuel de 10% dont le remboursable est à la seule discrétion de la compagnie minière britannique».
Le concours financier est apporté par un consortium d’investisseurs comprenant le Directeur général de Ferrex.
La convention d’exploitation
Après plusieurs mois de négociations, Ferrex a annoncé, le 30 mars 2015, être parvenu à un accord avec les autorités togolaises. Une convention minière, ouvrant la voie à la phase d’exploitation du gisement : «nous avons fait des progrès significatifs, en amenant, au cours des deux derniers mois, le projet manganèse à sa mise en valeur», faisait encore savoir Dave Reeves.
Issue favorable pour cette compagnie, et qui devrait permettre à terme, le développement de la localité, la création de 500 emplois directs et indirects, et le transfert de compétences. Sauf que l’important serait le contenu réel de cette convention, et son respect dans les faits, une fois l’exploitation démarrée.
Etude, exploitation et … production
Le 21 mai 2015, la compagnie a annoncé avoir achevé l’étude de faisabilité définitive de la phase de démarrage du projet. L’étude a fait ressortir une réduction sensible des coûts d’immobilisation et des coûts d’exploitation du démarrage rapide du projet. «Cette réduction des coûts est importante et devrait avoir des impacts positifs considérables sur la rentabilité du projet», selon un responsable de la société.
Et pour l’entreprise britannique, il est temps de passer aux choses sérieuses. C’est-à-dire, à la mise en exploitation du site, à proprement parler.
Et en ce sens, un terrain d’entente a été trouvé entre les autorités togolaises et Ferrex. Cette dernière espère pouvoir obtenir des autorités togolaises, le permis d’exploitation, à court terme, de manière à pouvoir se déployer sur le terrain avant la fin de l’année, et commencer la production pour compter de janvier 2016.
Mais «le processus est en cours et en bonne voie», confie une source au Ministère togolais des Mines et de l’Energie. «Le contrat de permis d’exploitation devrait être déjà préparé, mais il reste encore la signature».
Le manganèse togolais, qui devrait être exploité à ciel ouvert, selon les observateurs, ne devrait pas générer de coûts de production importants ; d’où une marge confortable de rentabilité pour l’heureux investisseur, qui, dans son agenda, espère dès le premier trimestre 2016, effectuer ses premières exportations.
Une exploitation qui dans sa première phase, devrait se limiter à la production du manganèse, et dans la seconde, à la production du ferromanganèse.
Par Messanh L., Lomé