L’union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), a mis en garde contre les conséquences des actes de violence qui ont eu lieu ce weekend à Tunis et dans plusieurs régions du pays.
L’UTICA qui parraine, avec le syndicat des salariés, l’union générale tunisienne du travail (UGTT), le conseil de l’ordre des avocats et la ligue tunisienne des droits de l’homme, le dialogue national entre les partis de l’opposition, a entamé des concertations pour examiner les revendications des partis de l’opposition dont 70 députés se sont retirés de l’assemblée nationale constituante (ANC) suite à l’assassinat de Mohamed Brahmi, élu de l’ANC.
Les élus de l’opposition appellent à la dissolution de l’ANC et du gouvernement de la Troika au pouvoir depuis les élections du 23 octobre 2011. Les griefs retenus contre la troika et sa principale composante, le parti islamiste Ennahdha, est son laxisme par rapport à la violence des groupes djihadistes, auteurs présumés de deux attentats, le premier survenu le 6 février 2013 contre l’opposant de gauche Chokri Belaid et le second, jeudi 25 juillet, jour de fête de le République, contre un élu de l’opposition membre du parti ‘’le courant populaire’’ (nationaliste arabe progressiste).
Les résultats de ces concertations, dont on ignore la teneur, seront discutés lors d’une réunion de la commission administrative de l’UGTT.
Deux événements sont venus compliquer davantage les choses. Le premier est une conférence de presse du chef du gouvernement, Ali Laarayedh, qui a pris à contre pied l’opposition en affirmant que l’équipe gouvernementale continuera à assumer sa mission, tout en restant ouvert au dialogue, réfutant l’idée d’une quelconque démission. De plus, le chef du gouvernement se dit prêt à aller vers un référendum sur les demandes de l’opposition.
Le second évènement est la mort, lundi, de huit soldats tunisiens tombés dans un guet apens d’un groupe armé, dans la montagne Chaambi dans le gouvernorat de Kasserine (centre-ouest) à la frontière algérienne.
Cette situation politique chaoteuse a plombé la Bourse de Tunis qui a enregistré, lundi en matinée, une baisse de 2%. La violence politique affecte directement le tourisme, moteur de l’économie tunisienne. Les professionnels essuient leurs premières annulations tout en refusant de céder au pessimisme.
Par ailleurs, d’autres chiffres, confirment les signes manifestes d’inquiétude, telle que la baisse des exportations dans le secteur du textile estimée à 483 millions de dinars soit 2, 29%. La chute du dinar n’autorise guère l’optimisme, puisque 1 euro s’échange actuellement à 2, 190 dinars alors que le dollar vaut 1, 650 dinar.