Par Abderrahmane MEBTOUL, Prof des universités, expert international en management stratégique
Selon le communiqué officiel du ministère algérien de la Défense, le général Michael Langley, commandant des forces américaines pour l’Afrique (AFRICOM), a effectué sa troisième visite en Algérie le 22 janvier 2025. Lors de cette visite, un protocole d’accord de coopération militaire a été signé en présence du ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale et chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), le général de corps d’armée Saïd Chanegriha. Ce dernier a souligné le rôle stratégique de l’Algérie dans la stabilité régionale.
Le 28 janvier 2025, au siège de l’état-major de l’ANP, Javier Colomina, secrétaire général adjoint de l’OTAN pour les affaires politiques et la politique de sécurité, a conduit une délégation officielle. Il a rappelé l’importance du Dialogue méditerranéen de l’OTAN, auquel l’Algérie a adhéré en 2000, comme cadre de concertation sur les enjeux sécuritaires communs et la lutte contre les menaces régionales.
Coopération algéro-américaine : enjeux sécuritaires et énergétiques
Pour l’Algérie, représentée par le général Chanegriha, ces visites illustrent l’intérêt croissant de l’OTAN pour un dialogue renforcé, notamment sur la stabilité et la sécurité régionales. Elles offrent également l’occasion d’échanger sur les crises régionales, comme celle au Sahel, et d’explorer des voies de coopération commune.
Sur le plan économique, les États-Unis renforcent leur partenariat énergétique avec l’Algérie. Le conflit russo-ukrainien a accentué la demande européenne en hydrocarbures, positionnant l’Algérie comme un fournisseur clé. Le 22 janvier 2025, l’Agence algérienne pour la valorisation des ressources en hydrocarbures et Chevron ont signé un accord pour évaluer le potentiel offshore algérien. Par ailleurs, Sonatrach a conclu des partenariats avec des entreprises américaines comme Occidental Petroleum (Oxy), visant l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures.
Coopération OTAN-Algérie : quatorze domaines clés
Le volet sécuritaire de la coopération OTAN-Algérie couvre quatorze domaines :
- Formation, entraînement et doctrine militaire.
- Exercices militaires.
- Échanges entre états-majors.
- Médecine militaire.
- Logistique.
- Lutte contre la prolifération des armes de destruction massive (ADM).
- Déminage humanitaire.
- Planification civile d’urgence.
- Participation aux comités de l’OTAN.
- Gestion de crise.
- Science et environnement.
- Contribution au MDWP (Military Disaster Preparedness Programme).
- Communication publique de l’OTAN.
- Rôle des ambassades « points de contact ».
Huit axes prioritaires structurent cette coopération :
- Soutien logistique multinational.
- Réforme de la défense.
- Lutte antiterroriste.
- Sécurisation des frontières.
- Codification des armements.
- Sécurité des munitions.
- Gestion du trafic aérien.
- Gestion des catastrophes.
Géopolitique régionale : l’Algérie entre pragmatisme et neutralité
Dans un contexte post-guerre froide marqué par le terrorisme, les crises étatiques et les défis environnementaux, l’Algérie adopte une posture équilibrée. Elle diversifie ses partenariats, collaborant avec l’OTAN, l’UE, la Chine et la Russie. Fin janvier 2025, Dmitri Patrouchev, vice-Premier ministre russe, a d’ailleurs été reçu par le président algérien pour relancer la coopération bilatérale, notamment via la 12ᵉ session de la commission mixte algéro-russe.
Conclusion
Face à un environnement instable (Sahel, tensions énergétiques, rivalités grandes puissances), l’Algérie mise sur un multilatéralisme pragmatique. Tout en consolidant son rôle de stabilisateur régional, elle entend préserver sa souveraineté et ses intérêts stratégiques, que ce soit via le Dialogue méditerranéen de l’OTAN, ses accords énergétiques avec les États-Unis, ou ses alliances traditionnelles avec Moscou et Pékin.
Un commentaire
plutot un exemple a suivre s’il ne contribuait pas a la la mainmise politique economique sociale des militaires corrompus sur la societe algerienne datant d’avant son acces a l’independance