La série noire se poursuit pour l’hévéa ivoirien. Après une première baisse record (273 francs le kilo de latex en janvier) suivie d’une remontée, les prix connaissent à nouveau la dépression. L’offre de prix passe, début août, de 326 à 303 francs le kilo de caoutchouc naturel selon l’APROMAC, l’association des producteurs et manufacturiers de caoutchouc de Côte d’Ivoire.
Une nouvelle déconvenue pour le caoutchouc qui traverse depuis quelques années une crise liée à la faiblesse des cours mondiaux, alors que la production nationale explose, + 35% depuis 2009, à 317 346 tonnes en 2014. La filière a connu en effet une ruée massive depuis le début des années 2000, perçue comme une alternative au cacao dont les cours étaient à la baisse. Mais la chute des cours du pétrole a relancé la concurrence du caoutchouc synthétique, un substituant devenu compétitif, au grand désarroi des milliers de planteurs (151 286 selon l’association) du premier producteur africain.
En début de mois dernier, le géant agroindustriel ivoirien, le groupe Sifca, principal acteur africain de l’hévéa, annonçait une baisse de 13% de son chiffre d’affaires et un bénéfice net divisé par quatre, plombés par les ventes de la filière. Et selon certains spécialistes, l’année pourrait s’achever par un excédent du marché, un bien mauvais présage.