Propos recueillis par Ablaye Modou Ndiaye, envoyé spécial à Hararé.
L’ACBF (African Capacity Building Foundation) a officiellement présenté son livre commémoratif de ses 25 ans d’existence, le 4 mai 2016 à Hararé, en marge du 3e forum international de renforcement des capacités pour la transformation économique et sociale. A l’occasion, le professeur d’économie Emmanuel Nnadozie, Secrétaire Exécutif de l’ACBF, a accordé une interview exclusive à Financial Afrik. Un tour d’horizon sur les les objectifs, les réalisations et les perspectives de cette organisation panafricaine.
Professeur, l’ACBF fête ses 25 ans aujourd’hui, parlez-nous un peu des activités et réalisations de cet organisme?
La fondation ACBF a été créée il y’a 25 ans pour faire face aux problèmes de manque de capacités pour le développement des politiques en Afrique. L’objectif principal de la fondation était de résoudre les problèmes liés aux compétences des ressources humaines africaines.
Durant ses 25 ans d’existence, l’ACBF a beaucoup fait en ce qui concerne le renforcement de capacité. Nous nous sommes investis dans 45 pays en Afrique avec d’énormes réussites notamment dans le domaine des «think tank». Et nous avons formé des milliers de cadres dans diverses filières. Ensuite, la fondation a toujours soutenu les efforts des communautés économiques régionales. Des projets d’autonomisation des femmes ont été appuyés par l’ACBF. Nous avons injecté 700 millions de dollars dans nos différentes activités depuis la création de cette structure, pour environ 400 projets. En fait, même les parlementaires, les universitaires et les médias ont bénéficié de nos services de développement des compétences.
Le chemin a été long et n’a pas été certainement facile. Quels sont les défis, que l’ACBF a souvent rencontré?
Les défis ont été nombreux comme c’est le cas pour beaucoup d’organisations. Mais, les plus fréquents sont ceux liés au financement. Il est difficile de mobiliser des ressources financières surtout au niveau des bailleurs qui exigent que nous leur démontrons des résultats. Ces bailleurs ne tiennent pas compte que le renforcement des capacités ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut attendre des années pour en voir les fruits.
Il y’a aussi le problème d’instabilité de certains pays africains. Il arrive qu’on démarre une activité dans un pays et qu’elle soit interrompue à cause des dissonances politiques et autres. Nous avons rencontré cette entrave au Mali, en Centrafrique et au Soudan du Sud.
Quels sont les grands objectifs de l’ACBF dans les 5 prochaines années ?
L’ACBF a un plan quinquennal composé de grands piliers au niveau régional avec comme premier chantier, l’accompagnement de l’agenda 2063 et des ODD (objectifs de développement durable). L’autre grand pilier de la fondation est d’aider les pays africains à obtenir des résultats dans leur plan de développement durable. Dans son programme quinquennal, l’ACBF compte travailler avec le secteur privé et la société civile pour qu’ils puissent contribuer de manière importante dans le développement durable de leur pays.
Quel est le coût de ce plan quinquennal ?
Nous voulons mobiliser auprès de nos partenaires environ 300 millions de dollars pour pouvoir financer ce plan. L’ACBF cherche à avoir également une indépendance financière. Ainsi, nous allons dans les prochains jours, lancer des activités rentables en offrant des services payants de renforcement des capacités et de conseil.
Propos recueillis Ablaye Modou Ndiaye