Tenues à Kigali du 19 au 24 mai 2014, les 49e assemblées de la Banque Africaine de Développement ont vu la présence de 3 500 participants dont 500 VIP, de nombreux chefs d’Etat (Paul Kagamé du Rwanda, hôte de l’événement Mohamed Abdel Aziz de la Mauritanie, président en exercice de l’Union Africaine, Yoweri Musseveni de l’Ouganda, Ali Bongo du Gabon), de la présidence de la commission de l’Union Africaine, Dlamini Zuma, du vice président de la Banque Mondiale, Maktar Diop, du gouverneur de la Banque de Chine, Zhou Xiaochuan, etc. Des signatures ont marqué cette rencontre africaine à la dimension internationale intitulée: « Les prochaines 50 années: l’Afrique que nous voulons ». Des retombées immédiates pour le Rwanda En tout, le Rwanda a signé des accords pour l’équivalents de 17 milliards de FRW (25 millions de dollars environ). Il s’agit entre autres de la signature, le 23 mai, entre le ministre des Finances du Rwanda et le Directeur Général du Saudi Fund for Development, d’un accord de financement de 14 millions de dollars pour la construction d’une route de 53,5 km permettant d’améliorer l’accès aux productions et aux marchés. La Banque Arabe pour le Développement économique (BADEA) s’est engagée pour le financement de l’électrification rurale à hauteur de 11 millions de dollars dans les districts de Burera et Nyagatare. En outre, le Rwanda a signé un accord avec ITC (organe de l’OMC) pour l’organisation du forum World Development Export Forum les 16 et 17 septembre prochains à Kigali. C’est la première fois que cette rencontre, vieille de 50 ans, se tient en Afrique.
La Banque Populaire de Chine confie 2 milliards de dollars à la BAD
-La Banque africaine de développement (BAD) et la Banque populaire de Chine (PBOC) ont signé, jeudi 22 mai 2014, un accord prévoyant la création d’un fonds de cofinancement de 2 milliards de dollars US, dénommé Africa Growing Together Fund (AGTF). C’est le plus grand des 50 fonds gérés actuellement par la banque africaine. Les ressources provenant de l’AGTF seront allouées, au cours d’une période qui va s’étendre sur 10 ans, au financement de projets de développement en Afrique, garantis ou non garantis par l’État, avec d’autres ressources de la BAD. Selon Charles Boamah, vice-président et directeur financier du Groupe de la Banque africaine de développement, « l’AGTF permettra l’affectation annuelle d’un montant supplémentaire de 200 millions de dollars à un nombre plus élevé de projets, ou à des projets de plus grande taille, à travers l’Afrique, à des conditions identiques à celles des prêts consentis par la BAD à des projets identiques. Cette facilité s’appuiera sur le succès d’instruments semblables, tel que Fonds spécial du Nigéria qui fonctionne depuis près de 40 ans. » M. Boamah a, en outre, exprimé l’espoir que ce modèle soit répliqué dans de nombreux autres pays membres de la BAD, qu’ils soient régionaux ou non régionaux.
La BAD et Ecobank signent un accord de 200 millions de dollars
L’accord signé le mercredi 21 mai 2014 comprend deux facilités distinctes : une facilité de partage des risques non financé de 100 millions de dollars pour soutenir des opérations éligibles provenant de banques émettrices en Afrique et un prêt de de financement du commerce de 100 millions de dollars US permettant à Ecobank de pouvoir disposer d’une capacité de financement du commerce au profit des entreprises locales et des PME en Afrique . Le soutien de la BAD sert autant à améliorer les capacités de financement du commerce d’Ecobank ainsi qu’à l’atténuation des risques par le biais du mécanisme de partage des risques. Lire ici
Le fonds Africa 50 démarre
Le fonds Africa 50 infrastructure Fund démarre avec un fort engagement. La BAD y a injecté 100 des 500 millions de dollars prévus. L’institution qui évoluera indépendamment de la Banque panafricaine s’ouvre aux institutionnels africains qui souvent placent leurs avoirs dans des produits financiers peu rentables et risqués. Le fonds constitue en l’espèce une alternative sérieuse, proposant des rendements élevés (investissements dans les infrastructures) et peu risqués (monitoring par le biais du partenariat public privé). Si le sud-africain PIC a dit être en train d’étudier le dossier de près, aucun engagement n’est encore venu des géants algériens et nigérians qui disposent respectivement de 200 et de 34 milliards de dollars de réserves. L’Afrique a besoin d’ un montant d’investissements moyen de 100 milliards de dollars par an pour résorber son déficit en infrastructures.
Priorité à l’eau : un déficit annuel de 14, 3milliards de dollars
L’Afrique exploite moins de 5 % de ses ressources en eau, soit moins de 40 % de la moyenne mondiale et environ un tiers de celle de l’Asie. La capacité de stockage de l’eau est inférieure à 200 m3 par habitant, contre environ 1100 m3 par habitant au Mexique et 2500 m3 en Chine. Environ 6 % seulement des terres cultivées sont irriguées et moins de 10 % du potentiel d’énergie hydroélectrique sont exploités alors que le bassin du Congo à lui seul pourrait produire suffisamment d’énergie hydroélectrique pour satisfaire une grande partie des besoins en énergie du continent. L’investissement en capital pour l’approvisionnement en eau et l’assainissement ainsi que les coûts d’exploitation et d’entretien sont estimés à 21,9 milliards de dollars EU par an, contre 7,6 milliards de dollars EU actuellement. Le déficit annuel de 14,3 milliards de dollars EU doit être résorbé de façon plus résolue par les gouvernements et autres parties prenantes concernées.
La Facilité africaine de soutien Juridique signe avec l’USAID
La Facilité Africaine de Soutien Juridique a reçu un don de 3 millions de dollars du gouvernement des Etats Unis représentés par l’USAID. C’était le 19 mai en marge d’un high panel meeting où Kalidou Gadio, Conseiller juridique généralde la BAD et artisan de la mise en place des instruments juridiques qui ont abouti a la creation de la Facilite, a rappelé l’historique de l’organisation.
Africa Progress Panel 2014: « l’Afrique a besoin de plus que la croissance »
Le lancement du rapport de l’OCDE sur l’Afrique, le 19 mai 2014 à Kigali, en marge des Assemblées générales de la Banque Africaine de Développement, a mis l’accent sur la chaîne de valeur dans le contexte de la mondialisation. L ´italien Mario Pezzini, directeur du centre de développement de l’OCDE, a tout de suite planté le décor: “L’insertion du continent dans la chaîne de mondialisation passe par la spécialisation dans les semi-produits qui constituent la part prépondérante du commerce mondial”. Si les pays développés ont vu leur part dans les exportations de produits semi-finis chuter de 80 à 60% entre les années 80 et les années 2000, au profit des économies émergentes dont la part a doublé pour atteindre 40%, l’Afrique, elle, est restée à la marge. Au tout début des années 80, sa part stagnait à 1,4%. Aujourd’hui, cette proportion se stabilise à 2,1% tirée par l’Afrique du Sud et une Afrique du Nord faiblement connectée au reste du continent. Le diagnostic posé, il d’agit de définir désormais le chemin à suivre pour raccorder les économies africaines à la chaîne de la mondialisation. Quel avantage comparatif mettre en avant ? lire ici
La Tunisie et l’Egypte suspendues du guichet central de la BAD. C’est le prix à payer pour que l’institution maintienne son triple AAA. Dans le cas tunisien, un accord est en voie d’être trouvé avec des pays du Golfe (Koweit notamment) afin que ces derniers garantissent partiellement les prêts. Les pays arabes qui ont donné leur accord exigent que la Tunisie soit ouverte à leurs investisseurs dans une sorte de partenariat win-win qui n’est pas sans faire grincer des dents à Carthage. Pour Lotfi Trifa, conseiller du Maroc, de la Tunisie et du Togo à la BAD, le pays des jasmins accédera au guichet de la banque d’ici la fin de l’année 2013.
Revivre l’ouverture des 49e assemblées et l’hommage de Paul Kagamé à Donald Kaberuka