» Pour les dix années à venir, la BAD se concentre sur 5 priorités opérationnelles: développement des infrastructures, intégration économique régionale, développement du secteur privé, gouvernance et responsabilisation, qualification technologique. A ces cinq piliers, il faut ajouter les trois domaines d’intérêt particulier que sont le genre, les Etats fragiles, l’agriculture et la sécurité alimentaire« , déclare Mamadou Lamine Ndongo, représentant résident de la BAD à Dakar.
M. Ndongo s’exprimait en marge d’une rencontre avec la presse, le 30 avril, dans le cadre du cinquantenaire de l’institution. Les célébrations de cet anniversaire marquant ont débuté à Tunis, le 22 avril, sous la présidence de Donald Kaberuka.
S’il est admis que l’acte constitutif de la BAD date de l’année 1964, l’idée de la création remonte à la conférence TNT de 1958 à Monrovia. Le terme TNT fait référence aux trois présidents du Liberia (Tubman), de la Guinée Conakry (Touré Sekou) et du Ghana (Nkrumah).
Ces chefs d’Etat des tout premiers pays africains indépendants exprimaient lors de cette conférence leur détermination à utiliser toutes leurs ressources et à mettre tout en oeuvre pour conduire tous les pays africains à l’indépendance.
Pour traduire cette vision panafricaine, à la demande des deux grands blocs à l’oeuvre à l’aube des indépendances, à savoir le groupe de Casablanca (les progressistes) et celui de Monrovia (les modérés), le président Tubman soumis deux projets de charte, l’un pour l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) et l’autre pour la Banque Africaine de Développement (BAD). L’OUA naîtra en mai 1963, soit une année avant la BAD dont le projet fut d’abord validé par la Commissions économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) puis par un comité d’experts africains avant d’être signé le 4 août 1963 par les ministres des Finances représentant 23 gouvernements africains. L’accord entra en vigueur le 10 septembre 1964 lorsque 20 pays membres souscrivirent à 65% du capital-actions qui s’élevait alors à 250 millions de dollars. Au 31 décembre 2013, le capital de la BAD était de 100 milliards de dollars, souscrits par 79 pays dont 25 non africains. D’avril 1967, date de la première opération, à décembre 2013, la BAD approuvé l’équivalent de 104 milliards de dollars pour 4003 opérations toutes destinées aux pays africains et, spécialement, aux infrastructures routières, maritimes, aéroportuaires et à l’eau.