Le président comorien, Azali Assouman, assiste ce 18 mai 2021 à Paris au sommet sur le financement des économies africaines les plus touchées par la COVID-19. Alors que la pandémie est responsable du recul du PIB africain de 1,9 % en 2020, les Comores affichent une croissance économique de 0,2% en 2020 contre une projection initiale de 4,5% selon la Banque centrale des Comores. Pour l’archipel, des solutions rapides et immédiates sont nécessaires pour se maintenir sur la voie de l’émergence.
Annoncé en avril dernier, le sommet sur le financement des Économies Africaines s’ouvre ce mardi 18 mai à Paris. Autour des tables de discussions, des chefs d’État africains et du G20, ainsi que des représentants des organisations internationales. Au cœur des échanges, des solutions de relance économique et de financement pour les pays gravement touchés par la pandémie dont les Comores.
Selon l’Agence française de développement (AFD), les Comores, au même titre que d’autres pays comme les Seychelles ou encore la Gambie, ont été plus durement affectés par la crise sanitaire. En effet, l’archipel qui se remettait à peine du passage du cyclone Kenneth d’avril 2019, a vu sa vulnérabilité insulaire être mise à rude épreuve par la pandémie de COVID-19. Le ralentissement de l’activité économique n’est pas resté sans conséquence. Les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration ont été particulièrement touchés à cause des restrictions de mouvement internes et de la fermeture des frontières. Selon une étude des impacts socio-économiques de la COVID-19, réalisée par l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques et Démographiques (INSEED), les entreprises ont perdu plus de 90% de leurs effectifs, avec un impact disproportionné sur les femmes et les groupes vulnérables. Les secteurs les plus affectés demeurent la restauration, l’hôtellerie, et les agences de voyage qui ont perdu 80% de leurs chiffres d’affaires selon la même étude.
Pourtant, le président Azali a entrepris des réformes ambitieuses en dotant son pays du Plan Comores Émergent 2020 – 2030 (PCE) et du Plan de développement intérimaire 2020 – 2024 (PDI), deux documents stratégiques de référence pour la planification nationale du développement, répondant ainsi au désir d’émergence du pays.
DES BESOINS DE FINANCEMENT « COLOSSAUX »
« L’activité économique de l’Afrique a été moins touchée que d’autres régions du globe, comme l’Amérique latine, mais elle a tout de même accusé un recul du PIB de 1,9 % en 2020 en moyenne», informe Cécile Valadier, économiste à l’Agence française de développement dans une interview publiée sur le site de l’institution avant de préciser que « C’est la première fois que le continent connaît une récession depuis au moins 30 ans. »
La crise sanitaire a créé en Afrique subsaharienne 34 millions de «nouveaux pauvres» vivant avec moins de 2 dollars par jour, selon les estimations de la Banque mondiale. Pour l’experte, ce sommet sur le financement des économies africaine sera « l’occasion d’évaluer les besoins de financements et de voir comment ils peuvent être comblés », mais aussi de « concentrer les efforts des bailleurs sur une réponse forte et commune » par le biais d’un cadre commun et concerté du traitement de la dette pour les pays en difficultés, mais aussi une mobilisation des ressources internes. Un réel défi pour les Comores qui affichent un taux de pression fiscale en dessous de 9,7 % en 2018, se classant ainsi parmi les pays africains ayant les plus faibles taux dans ce domaine.
RMM, Stagiaire.