Invité mardi 4 juin 2019 au Chatham House, l’Institut royal britannique de politique étrangère, le président togolais, Faure Gnassingbé ,a abordé la question sécuritaire en Afrique de l’Ouest, et livré ses recettes pour promouvoir une sécurité collective dans la région. «La croissance inclusive et la prospérité partagée sont les meilleurs remparts contre la radicalisation et l’extrémisme violent», a déclaré le chef de l’Etat devant un auditoire composé de nombreuses personnalités du monde diplomatique et des affaires.
Pour Faure Gnassingbé, les récents développements violents dans certains pays qui, jusque-là, semblaient préservés, ne constituent pas «des épisodes surprenants». «Cette menace, particulièrement mobile et qui se joue des frontières, représente un défi multidimensionnel aux niveaux continental et international», a-t-il indiqué. Et de réitérer sa détermination «à lutter sans relâche contre le terrorisme et l’extrémisme violent qui menacent la stabilité régionale, l’Afrique et le monde».
Dans son développement, le président togolais n’a pas manqué de toucher du doigt certaines causes du fléau. «Lorsque la conjoncture de la pauvreté et l’absence de perspectives nourrit chez la jeunesse le sentiment que la puissance publique est défaillante, voire absente, elle devient particulièrement réceptive aux messages radicaux et extrémistes», a –t-il déclaré. «Face au danger de la généralisation d’une rhétorique à connotation religieuse, il nous parait important d’élever le niveau de vigilance pour protéger nos sociétés de l’endoctrinement et des risques d’instrumentalisation de la religion», prévient-il. Son pays, le Togo, n’est pas à l’abri de la menace ; bien qu’aucune attaque terroriste n’y soit recensée à ce jour. S’adressant en avril dernier aux députés, Faure Gnassingbé avait révélé que les forces de défense et de sécurité avaient mené, «au cours des derniers mois, plusieurs opérations de démantèlement de cellules terroristes sur notre territoire».
La CEDEAO au front
Dans son intervention mardi 4 juin, le président togolais, invité d’honneur à la conférence économique organisée par « Invest Africa Londres », a déclaré que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se trouve en première ligne d’une guerre asymétrique «dont toutes les manifestions concourent à saper les fondements des Etats d’Afrique de l’Ouest». « Par ses aptitudes démontrées dans le développement d’une approche endogène efficiente pour la résolution des défis sécuritaires régionaux, la CEDEAO demeure à nos yeux l’interlocuteur le plus légitime dans le contexte actuel », a dit l’ex-président de la Conférence des chefs d’Etat de l’organisation.