Stupeur dans les capitales africaines après l’annonce par Washington d’une nouvelle interdiction d’entrée sur le territoire américain visant les ressortissants de sept pays du continent, officiellement pour des raisons de sécurité liées au terrorisme. Face à cette mesure, le président tchadien Idriss Deby a ordonné, ce jeudi 6 juin, la suspension immédiate de la délivrance de visas aux citoyens américains, au nom du principe de réciprocité.
« J’ai demandé au gouvernement d’agir conformément aux principes de réciprocité et de suspendre la délivrance de visas aux citoyens américains », a en effet indiqué le président tchadien Mahamat Deby Itno sur sa page Facebook. Et d’ajouter : « le Tchad n’a pas d’avions à offrir, pas de milliards de dollars à donner, mais le Tchad a sa dignité et sa fierté », allusion transparente au récent don du Qatar d’un avion de 400 millions de dollars au président américain Donald Trump.
À Brazzaville, la réaction se veut plus mesurée. Les autorités congolaises affirment attendre des explications de la part des services diplomatiques américains. Le ministre de la Communication et des Médias, Thierry Moungalla, a estimé qu’il s’agissait probablement d’un malentendu. « Le Congo n’est pas un pays terroriste, n’abrite aucun terroriste et n’est pas connu pour avoir une quelconque vocation terroriste. Nous pensons donc qu’il s’agit d’un malentendu. »
Au-delà des motifs sécuritaires, la Maison Blanche avance également des justifications liées à l’immigration. Selon Washington, la décision d’inclure le Tchad est fondée sur un taux élevé de dépassement de durée de séjour des ressortissants tchadiens en 2022 et 2023, jugé « inacceptable » et révélateur d’un « mépris flagrant » des lois migratoires américaines.
Quant aux Congolais, ils seraient responsables d’un taux de dépassement de séjour de 29,63 % pour les visas B1/B2 (affaires et tourisme) et de 35,14 % pour les visas étudiants ou d’échange (F, M et J).