Cinq pays africains sont invités au G7 qui s’ouvre ce 24 août à Biarritz avec en toile de fond les incendies de la forêt amazonienne et les critiques d’Emmanuel Macron accusant le brésilien Jair Bolsonaro d’avoir «menti» sur ses engagements en faveur du climat. Les observateurs guetteront les réponses imprévisibles du président américain, Donald Trump, prompt à soutenir son allié brésilien dont il est le modèle.
Les incendies de la forêt de l’Amazonie, 2. 500 départs de feux sur les dernières 48 heures selon l’Institut Nationale de Recherche Spatiale du Brésil(INPE), interviennent alors que sur un autre front la Chine vient d’annoncer, en riposte, son intention de relever les droits de douane sur environ 75 milliards de dollars de produits américains. Ces nouvelles taxes (de 5% à 10%) s’appliqueront le 1er septembre puis le 15 décembre, en réponse aux récentes mesures protectionnistes américaines.
Face à ces enjeux mondiaux, l’Afrique est représentée notamment par l’Égypte dont le président Abdel Fattah Al-Sissi, président de l’Union Africaine, fait l’objet de nombreuses protestations pour violations supposées de droits de l’homme, l’Afrique du Sud de Cyril Ramaphosa, l’un des pays les plus inégalitaires au monde, le Rwanda de Paul Kagamé , une success story au centre de grandes attentions de la presse main stream, le Sénégal de Macky Sall, président du NEPAD, un nouveau partenariat pour le développement économique de l’Afrique transformé en un secrétariat de l’Union Africaine et qui cherche sa voie . Sur le plan intérieur, le Sénégal cherche à allier croissance économique et plus value sociale. Autre invité, le Burkina Faso de Rock Marc Christian Kaboré, qui assure la présidence tournante du G5 Sahel. Autrefois coffre-fort sécuritaire de la région, le pays des hommes intègres, endeuillé par une énième attaque jihadiste, est devenu, à force de revers et de procès pour complots réels et imaginaires contre les anciens barons de l’armée et de la gendarmerie , un nouveau ventre mou du Sahel à côté du Mali amputé de son grand Nord.
A ces cinq invités s’ajoute l’Union Africaine, organisation continentale chargée de grands dossiers dont la vitale intégration africaine à travers l’Agenda 2063.
L’un des objectifs du continent est d’obtenir du G7 le financement des armées du G5 Sahel. L’Amérique de Donald Trump s’y oppose fermement alors que la France, qui appuie le dossier, doit composer avec une tiédeur de l’Union Européenne et des bailleurs de fonds classiques.
Voilà pour ce qui est de la présence africaine à ce sommet qui réunit les 7 premières puissances économiques du monde sans, il faut le préciser, la Russie de Vladimir Poutine, dont la présence n’est pas souhaitée selon le Canada qui reproche à Moscou l’invasion de la Crimée et les violations des droits de l’homme.