« Africa Palm Industries a déjà intégré le marché-ouest africain de l’huile de palme »
Dans un entretien exclusif avec Financial Afrik en marge du Forum sur la Révolution Verte qui se tient en ce moment à Abidjan, Yaya Soro, Directeur Général d’Africa Plam Industries, relate les conditions d’existence de ce nouvel investissement qui veut booster la production d’huile de palme et de savon en Afrique de l’Ouest. Avec l’appui considérable de partenaires ivoiriens,malaisiens et mauriciens.
Africa Palm Industries(Api) a récemment démarré ses activités en Côte-d’Ivoire. Qu’est ce qui explique le lancement de ce nouveau Business dans le sous secteur
de l’agroalimentaire ouest africain?
Africa Palm Industries est une filiale de Africa West Industries. Nous avons démarré nos activités le 16 décembre 2016 en Côte d’Ivoire. Ce nouvel investissement a une capacité de 20 tonnes de régime par heure et 20 tonnes de palmiste par jour. Notre usine produit essentiellement de l’huile de palme brute et de l ‘huile de palmiste au profit d’Africa West Industries, notre maison mère qui produit déjà du savon et de l ‘huile de table.
Quelle est la structure du capital d ‘API?
Vous savez, Africa West Industries exploitait une unité de production de savon en zone industrielle de Bonoua à près de 100 Km d’Abidjan. Après cinq années d’exercice, elle a voulu impulser une nouvelle dynamique à son activité en réalisant à travers une filiale dénommée Africa Palm Industries des investissements destinés à lui garantir une partie de ses besoins en matières premières. Africa Palm Industries est une société anonyme au capital de deux milliards de FCFA et regroupe des intérêts privés ivoiriens ,mauriciens, malaisiens et ceux du fonds Cauris Croissance II. La structure actionnariale se définit comme suit: il y a d’abord Africa West Industries qui a allongé 800 millions de FCFA. Viennent ensuite Africa Elaeis Company(AEC), la financière Sewa (500 millions de FCFA) et un privé malaisien du nom de Peter Lee qui a mis sur la table 200 millions de FCFA. Il s’agit d’un partenaire âgé de 74 ans qui connaît bien le secteur de l ‘agroalimentaire africain pour avoir déjà servi dans plusieurs pays africains et groupes, notamment à Unilever. Pour l’année en cours, nous avons des projections pour un chiffre d’affaires de 5 milliards de FCFA.
Quelle forme de collaboration avez vous noué avec les petits agriculteurs?
Nous n’avons pas de plantations industrielles. Notre politique est basée sur l’activité des petits producteurs. Avant de construire notre usine, nous avons mis en place une pépinière que nous cédons aux producteurs au prix coûtant.Tout part du matériel végétal. Quand il est bon, vous avez sûrement de bons rendements.Nous accompagnons aussi le planteur dans la mise en terre et l’entretien. Pour l’exploitation, nous accompagnons le planteur pour un meilleur rendement. L ‘apport de l’engrais est limité car l’engrais ne fait pas tout.
Vous êtes une jeune structure de l’agro alimentaire ouest africain.Quelle plus value apportez vous par rapport à l’existant?
Nous sommes jeunes en tant que société mais les animateurs de ce nouvel investissement sont des acteurs chevronnés du secteur. Chacun d’entre nous comptabilise au moins une expérience de 10 ans dans le palmier à commencer par le PCA et Pdg d’Awi ,Tanoh Agora. Il a été notamment DG de Palm CI mais aussi DG de Cosmivoire. C ‘est donc un homme du sérail. Pour ma part, j’ai été Directeur d’unités agro indusrielles à Palm CI ,idem pour notre Dga. Nous ne sommes pas des novices dans le domaine. Api est le fruit de beaucoup de temps de réflexion et de beaucoup d’expériences vécues ailleurs.
Api aspire t-elle à intégrer le marché sous-régional?
Pour le moment Api produit essentiellement pour Awi les quantités nécessaires pour faire tourner Awi à 100% de ses capacités. Pour Awi, nous sommes déjà présents dans la sous -région. Nous exportons dans tous les pays de la Cedeao à l’exception du Nigeria. Il faut aussi faire remarquer que nous attendons beaucoup de notre partenariat avec l ‘alliance pour la révolution verte en Afrique (Agra) dont le 12 ème forum international se déroule début en ce moment à Abidjan.Les perspectives de Api seront sûrement encourageantes avec l’appui d’Agra surtout pour accompagner le planteur villageois et améliorer son revenu.Ce n’est pas de la philanthropie car si le planteur ne vit pas de son activité notre business ne va pas se développer.
Propos recueillis à Abidjan par Albert Savana