Par Mariata Dieng
Dans une récente note sur les «évolutions monétaires et conjoncturelles et perspectives à moyen terme», la banque centrale de Tunisie (BCT) évoque ses prévisions de croissance pour le reste de l’exercice 2016 et même pour l’année prochaine.
On y apprend ainsi que «les prévisions de la BCT tablent sur une progression positive du PIB, aux prix constants de 2010, aux alentours de +0,3% en variation trimestrielle (+1,8% en glissement annuel) au 2ème trimestre de l’année en cours. Cette évolution porterait la croissance semestrielle à +1,4%. Il s’en suit un acquis de croissance annuel à fin juin de +1,3%».
Côté inflation, ratio important pour le citoyen lambda, la BCT n’apporte pas de bonnes nouvelles. Elle estime que «la détente de l’inflation observée au cours du premier semestre [ndlr : l’inflation s’était établie à seulement 3,5%, contre 5,5% pendant la même période de l’année 2015] n’est que transitoire». Les prévisionnistes de la BCT estiment que «l’inflation devrait poursuivre sa tendance haussière pour atteindre 4,3% au terme du troisième trimestre, attisée par une progression mensuelle moyenne attendue de l’indice des prix à la consommation de l’ordre de 0,4%. Par conséquent, l’inflation moyenne serait de 4,1% au 3ème trimestre de 2016 contre 3,6% au 2ème trimestre».
Le redressement de la croissance économique, amorcé au début de 2016, devrait se poursuivre dans les trimestres à venir quoiqu’à un rythme plus lent qu’attendu quelques mois plus tôt. Les récentes prévisions à moyen terme ont revu à la baisse la croissance du PIB, aux prix constants de l’année 2010, pour la période 2016-2017.
Elles tablent sur une croissance annuelle de l’ordre de 1,8% en 2016 et 3% en 2017, contre 2% et 3,5% estimées en avril dernier. La révision à la baisse résulte des performances, en deçà des attentes, de plusieurs secteurs d’activité durant le premier semestre 2016, ainsi que de l’apparition de nouveaux risques baissiers à plus long terme.
Les perspectives devraient s’améliorer lentement mais resteraient sujettes à divers aléas, qui seraient globalement asymétriques vers le bas. Les incertitudes qui font craindre une croissance plus faible qu’attendu sont multiples.