L’agence Standard & Poor’s dégrade les perspectives de l’Angola, le faisant passer d’un «B+» «stables» à «négatives».
Une notation qui reflète, comme on peut s’y attendre, la chute des cours de l’or noir, -50% en un an- dont le pays retire 95% de ses recettes d’exportation et 70% de ses recettes fiscales
Selon S&P, le déficit du compte courant, 2,5% du PIB en 2014, devrait donc davantage se creuser pour avoisiner les 6,7% en 2015. De même, le déficit budgétaire est prévu pour s’élargir à 7% du PIB d’ici la fin de l’année, contre 5,5% en 2014. Ce, en dépit des mesures d’austérités engagées par le gouvernement, dont la contraction du budget et la suppression de certaines subventions, sur le carburant notamment. En outre l’endettement public a augmenté de 10% en un an passant à 34,2% du PIB.
La perspective négative laisse l’Angola en sursis : la prochaine évaluation pourrait soit «abaisser la note à long terme du pays si, contrairement à nos prévisions actuelles, les comptes externes et budgétaires du pays ne s’amélioraient pas », soit ramener la note à «stable» «si nous voyons un net renforcement des comptes extérieurs et budgétaires de l’Angola avec des mesures de soutien, telles que l’assouplissement du contrôle des capitaux ou une réduction plus rapide des subventions aux carburants», indique l’agence dans son communiqué.
En février dernier, Standard & Poor’s avait procédé à une baisse de la note angolaise de BB- à B+ «stable» renforçant le risque «spéculatif» du pays pour les mêmes raisons.
Deuxième producteur de pétrole du continent avec plus de 1,7 millions de barils par jour, l’Angola, n’est pas encore parvenu à se défaire de sa forte dépendance à l’or noir, contrairement au Nigéria qui a entamé sa diversification. La semaine dernière, le pays a signé un accord avec Pékin afin de donner libre cours à leurs monnaies respectives dans leurs échanges commerciaux.
Selon les analystes, l’Angola est en quête de nouveaux partenaires pour ses matières premières (dont le diamant), mais aussi d’investisseurs pour soutenir une économie éprouvée par le maintien à la baisse des cours du pétrole.