La forte chute du cours du pétrole sur le marché international aura un impact très négatif sur les résultats de la Samir (Société anonyme Marocaine de l’industrie du raffinage), dirigé par l’inamovible Jamal Ba Amar (photo). Le raffineur marocain, filiale de Corral Holding de l’homme d’affaires saoudien Sheikh Al Amoudi, a déjà émis une alerte en lançant un profit warning sur ses réalisations financières au titre de l’exercice 2014.
En effet, sans indiquer clairement les réalisations attendues au terme de l’exercice 2014, le raffineur est sûr de réaliser un résultat déficitaire. «Dans le contexte actuel de baisse persistante des cours du pétrole brut et des produits raffinés, et malgré une progression notable de 15 % des ventes locales hors fuel industriel et l’amélioration des marges de raffinage, la Samir anticipe des résultats négatifs à la fin de l’exercice 2014», lit-on dans un communiqué de la société. Pourtant, la société avait réalisé un résultat net au premier semestre 2014 en progression de 57,5 % à 293 millions de dirhams.
Forte dépréciation de la valeur des stocks
Derrière cette alerte il y a bien évidement l’anticipation de l’impact de la chute des cours du pétrole (le prix du baril est descendu de 110 dollars/bbl début juillet à 61,66dollars/bbl le 12 décembre 2014) sur la valorisation des stocks de la société. Cette forte baisse va se traduire par une forte dépréciation de la valeur des stocks à la clôture de l’exercice 2014, sachant que les normes IFRS obligent de valoriser ceux-ci en tenant compte du dernier cours de l’année du baril sur le marché international.
Sachant que la Samir a l’obligation de détenir un stock stratégique de pétrole brut de 4 millions de barils en plus du stock outil représentant environ 15 jours de ventes, la situation du raffineur risque de se corser davantage d’ici la fin de l’année avec la poursuite de la baisse des cours pétroliers. Certains analystes tablent même sur un baril au dessous de la barre des 60 dollars d’ici fin décembre 2014.
Rappelons qu’en 2008 déjà, une hausse brutale des cours du pétrole avait entrainé une forte dépréciation de la valeur des stocks des produits raffinés et la société avait conclu cette année avec un déficit abyssal de 1,2 milliard de dirhams.
Afin de minimiser l’impact de cette baisse des cours sur ses résultats financiers, la Samir a pris un certain nombre de mesures : réduction du niveau des stocks, maîtrise des risques de change et mise en place d’instruments de couverture contre les fluctuations des cours des matières premières.