Le grand argentier sud-africain des Finances, Nhlanhla Nene, a beau être visé par une enquête pour ses liens avérés avec la sulfureuse famille Gupta, la dette publique du pays est toujours aussi recherchée.
Malgré les incertitudes quant à l’avenir du ministre des Finances, les traders autorisés ont placé pour 7,04 milliards de rands (485 millions de dollars) de demande de souscription, soit près de trois fois les 2,4 milliards de rands (166 millions de dollars) de titres mis en vente lors de l’enchère hebdomadaire du Trésor organisée ce mardi, selon les données publiées par la Banque centrale.
Une appétence au papier obligataire sud-africain que confirme Ashley Dickinson, responsable des titres à revenu fixe chez Sasfin Wealth, pour qui «la vente aux enchères a été bien soutenue dans les circonstances présentes». De fait, « le Trésor [sud-africain] a placé l’intégralité de l’allocation de 800 millions de rands dans chacune des trois obligations proposées et, malgré un environnement incertain, les obligations ont été compensées à une valeur égale ou supérieure aux rendements au moment de la clôture des enchères », détaillent les équipes du courtier MBEA pour qui « les investisseurs ont profité des rendements plus élevés pour accroître les risques de leurs portefeuilles».
Les rendements sud-africains ont atteint mardi leur plus haut niveau en deux mois, le taux des obligations à échéance 2026 grimpant à 9,26%, et ce alors que les incertitudes actuelles tendent à saper la demande d’actifs des marchés émergents. Principale victime de cette défiance, le rand continuait à perdre du terrain face au dollar, la devise sud-africaine s’échangeant aujourd’hui autour de 14,80 rands pour un dollar.