La quantité d’or exploitée au Gabon, principalement de manière artisanale, n’a jamais révélé son chiffre d’affaires réel depuis des décennies car des orpailleurs non déclarés issus de la sous-région d’Afrique centrale exploitent des mines d’or du Gabon sans le moindre contrôle de l’Etat, plutôt focalisé vers les secteurs du pétrole, du manganèse et du bois, car plus rentables.
Selon le ministère gabonais des Mines, les orpailleurs artisanaux produiraient en moyenne entre 25 et 55 kg d’or/mois à raison de 5000 FCFA le gramme. Cette estimation a été faite au terme d’un audit réalisé par le Bureau français de recherche géologique et minière (BRGM), à la demande du gouvernement gabonais.
Depuis quelques années, les autorités de Libreville souhaitent faire du secteur minier, un des poumons de l’économie du pays dans la perspective de l’après pétrole. Les quantités d’or produites sont généralement destinées au marché local et les nombreuses bijouteries de la place gérées par des Ouest-Africains.
Toutefois, une partie de l’or prospecté au Gabon est exportée vers la France et l’Etat percevrait une taxe de poinçonnage auprès des bijoutiers locaux et des frais liés à l’établissement des certificats d’origine pour les quantités destinées à l’exportation.
En 2015, l’exploitation de l’or au Gabon a généré 29,49 milliards de F CFA de chiffre d’affaires. Le Gabon a produit 250 kg d’or en 2017. Selon les statistiques du ministère des Mines, le pays compte officiellement 34 opérateurs dans le domaine de la recherche, pour un investissement appréciable en 2017.
Pour l’année 2018, le ministre espère une production d’environ 2 tonnes alors que la production a chuté à environ 500 kg en 2017 après avoir atteint 1472 kg en 2015.
La fermeture de la mine de Bakoudou en fin de potentiel justifierait cette chute. La société Managem qui a exploité Bakoudou serait sur le point de lancer l’exploitation industrielle de l’or à Etéké dans la Ngounié (sud).
Afin de booster davantage la production aurifère nationale, le gouvernement a cédé, le 15 février 2017, 7 permis supplémentaires à quatre compagnies qui interviendront dans le domaine de l’exploitation de l’or. Il s’agit précisément des compagnies Alpha Centauri Mining SA, Gabon Gold, Maxi Gold et la Société équatoriale des mines (Sem).
Rappelons que le Gabon, qui a adhéré depuis 2001 au processus de Kimberley sur la certification des diamants, ne dispose cependant pas de comptoir d’achat ni de l’or ni du diamant. A ce jour, les orpailleurs, principaux acteurs dans l’exploitation de l’or dans le pays, exercent dans les provinces de l’Ogooué Lolo et de la Ngounié (centre du pays) et dans celles de l’Ogooué Ivindo (Nord-Est) et le Woleu Ntem (Nord).
Le premier à s’installer au Gabon est le géant mondial du diamant, le groupe sud-africain De Beers en 1990, suivi en 1999 de la Southernera (Canada) et de Motapa Diamond (autralo-sud- africain) en 2000.
Par Antoine Lawson