Dans son nouvel classement annuel des pays africains les plus attractifs en matière d’investissement, intitulé «Where to invest in Africa», la Rand Merchant Bank consacre cette année l’Égypte. Une consécration, signe de la reprise d’une nouvelle dynamique de croissance pour le pays.
L’Égypte qui a longtemps souffert des effets de la révolution de 2011 et d’instabilité politique et sécuritaire, retrouve petit à petit une nouvelle dynamique de croissance. Pour preuve, le pays a vu ses réserves en devises dépasser leur niveau d’avant la révolution. La dépréciation de la monnaie locale a revigoré l’économie du pays en attirant davantage d’investisseurs étrangers et a contribué à redynamiser le secteur touristique, l’un des poumons de l’économie du pays.
Cette bonne nouvelle ne fait pas le bonheur de l’ex tête de fil du continent. En effet, ce 7ème classement de la banque d’affaires sud-africaine surclasse ainsi l’Afrique du Sud qui fait face à des problèmes économiques causant un ralentissement de la croissance depuis 7ans. Par ailleurs, le pays conserve tout de même ses atouts, à savoir sa monnaie et ses marchés d’actions et de capitaux qui restent forts, alors que de nombreuses autres nations africaines sont confrontées à des crises de liquidités.
Le Maroc quant à lui se maintient à la troisième place, grâce notamment à un environnement qui s’est considérablement amélioré depuis 2010. Suivent ensuite l’Éthiopie, pourtant en proie à une instabilité socio-politique, et le Ghâna dont la rapide croissance économique l’amène à talonner le Kenya dans la course au titre de la plus grosse économie d’Afrique de l’Est.
La banque sud-africaine tire par ailleurs la sonnette d’alarme car, selon elle, «le continent africain court au désastre s’il n’accompagne pas la diversification de son économie». Une allusion claire aux pays africains rentiers qui ont fait reposer leurs économies sur l’exportation du pétrole et/ou d’autres matières premières minières ou agricoles. Aujourd’hui, presque tous les pays pétroliers du continent sont en crise. C’est notamment le cas du Nigeria, de l’Algérie, de l’Angola, du Gabon, de la Guinée équatoriale, du Congo et du Tchad.
Ce classement repose sur un ensemble de critères ont, le PIB réel, les prévisions de croissance et l’environnement des affaires.