L’Etat marocain va-t-il reprendre la main ?
Le titre Samir a abandonné 10% de sa valeur terminant à 127,8 dirhams ce mercredi 5 août à la Bourse de Casablanca. Le groupe a perdu plus de 46% de sa valeur depuis janvier 2015.
Casse de cette désaffection, une probable réduction drastique des activités raffinage et distribution de celui qui jouit jusque-là d’un quasi monopole en amont du secteur stratégique des produits pétroliers. Le groupe qui a émis un profit warning suivi d’une perte abyssale de 3,4 milliards de dirhams au courant de l’année dernière est lourdement endetté auprès du secteur bancaire local et auprès d’un pool bancaire international.
La maison mère, Corral Holding, propriétaire de l’éthiopien Cheikh Al Amoudi, joue la montre rechignant jusque-là à souscrire à une augmentation de capital indispensable selon les experts. En lieu et place, c’est l’option de l’endettement qui a été privilégié. Là aussi les banques marocaines traînent désormais des pieds et souhaitent des garanties. Les créanciers qui ont consenti d’importants rééchelonnements de la dette de la Samir mettent en cause notamment un management qui semble avoir montré ses limites.
Tout porte à croire que la reprise normale de l’activité risque de se faire avec d’importants changements à la direction générale de la Samir. L’inamovible directeur général, le saoudien Jamal Ba-amer, quoique soutenu encore par l’actionnaire majoritaire, n’a plus la cote auprès des partenaires de la compagnie.
Face au refus de l’actionnaire principal d’injecter des fonds proprres, ce qui pourrait être vu comme une défaillance de l’actionnaire principal, le scénario d’une reprise en main du raffineur par l’Etat marocain n’est pas à écarter. Mercredi à 18 heures GMT, les négociations étaient toujours en cours entre le ministère de l’Energie et le raffineur.