Trés peu présente dans la production des données et des rapports scientifiques sur le climat, l’Afrique a-t-elle les moyens de peser dans les négociations à venir sur le climat?
Le débat permanent à la Commission Economique Africaine sur l’impératif de la maîtrise de ses données et de ses statistiques concerne aussi le climat, enjeu du 21ème siècle. Or, en 2014, l’Afrique a pesé pour moins de 0,5% dans les 250 000 découvertes et rapports scientifiques répertoriés dans le monde», relève Dr Satishkumar Belliethathan, directeur des relations extérieures de l’Université d’Addis Abeba.
C’est pourquoi, Henri Djombo, ministre congolais (RDC) du Développement Durable, de l’Economie Forestière et de l’Environnement, appelle à la constitution de groupes scientifiques sur le climat à l’instar du groupe de négociateurs sur le climat. Il s’agit de contribuer à l’expertise globale sur le climat mais aussi, argue le ministre, de donner à l’Afrique les moyens de procéder à ses propres évaluations, enjeux décisifs dans les négociations.
En fait, l’enjeu, relève l’expert Alexis Minga, c’est l’absence des données du terrain. «L’Afrique n’a pas encore d’observatoires pour l’analyse de la concentration des gaz à effet de serre. L’Europe en dispose depuis le 18ème siècle» .
L’Afrique contribue à moins de 4% des émissions des gaz à effet serre mais c’est le continent le plus vulnérable aux changements climatiques.