Les cours du pétrole pourraient encore baisser et un rebond ne paraît pas imminent, selon l’Agence internationale de l’Energie (AIE), qui perçoit cependant une accumulation de signes indiquant une prochaine inversion de tendance.
Les cours du pétrole ont fondu de près de 60% depuis juin en raison d’un excédent d’offre face à la demande dans un contexte de morosité économique mondiale.
Dans son rapport mensuel publié vendredi, l’AIE écrit que les stocks vont continuer à croître durant le premier semestre 2015. Elle ajoute toutefois que la faiblesse des cours finira par contracter l’offre et développer la demande.
« Personne ne sait jusqu’où le marché va descendre avant d’atteindre un plancher. Mais l’orientation à la vente a un impact », écrit l’AIE. « Un redressement des cours, sauf perturbation majeure, ne devrait pas être imminent mais les signaux s’accumulent pour indiquer que la tendance va se retourner. »
« Un rééquilibrage devrait commencer dans la deuxième partie de l’année », poursuit l’agence.
L’AIE a réduit ses prévisions pour 2015 concernant la croissance de la production pétrolière des pays non-membres de l’Opep de 350.000 barils par jour (bpj) à 950.000 bpj, après une croissance record de 1,9 million de bpj en 2014.
L’agence a notamment abaissé sa prévision de progression de la production du Canada et des Etats-Unis, à respectivement 95.000 bpj et 80.000 bpj, tandis que celle de la Colombie a été ramenée à 175.000 bpj et celle de la Russie à 30.000 bpj.
L’AIE a dit que la croissance de l’offre ne ralentissait pas plus rapidement en Amérique du Nord car de nombreux producteurs semblent s’être couverts contre la baisse à court terme des prix.
La révision à la baisse de la croissance de la production des pays non-Opep signifie que la demande pour le pétrole de l’Opep sera en moyenne de 29,8 millions de bpj au second semestre 2015, soit un peu moins que l’objectif fixé par le cartel à 30 millions de bpj.
Pour l’ensemble de l’année en cours, l’AIE a relevé son estimation de la demande de brut de l’Opep de 300.000 barils par jour à 29,2 millions de bpj, un chiffre encore inférieur à la production de l’organisation, qui a atteint 30,48 millions de bpj le mois dernier.
Reuters