Trois jours après l’attaque lancée par un commando terroriste sur le centre commercial de Westgate à Nairobi[1], et alors que les forces spéciales kényanes reprennent progressivement le contrôle du bâtiment, l’arithmétique comptable succède au décompte macabre des victimes. Les premières estimations évaluent au bas mot à plusieurs dizaines de millions de shillings (plusieurs millions de $) les pertes subies : dégâts immobiliers et fermeture des commerces en premier lieu. La grande majorité des résidents de la ville a très logiquement privilégié la sécurité, en demeurant au domicile tout le week-end.
Parmi les grandes enseignes affectées, Uchumi et Nakumatt, les deux principaux distributeurs du pays, qui ont fermé jusqu’à nouvel ordre une grande partie de leurs magasins. Interrogée hier, Carole Kariuki, la présidente de l’organisation patronale de la Kenya Private Sector Alliance confirme de son côté que l’attaque a été un coup dur pour les milieux d’affaires locaux : « Bien qu’il soit encore trop tôt pour évaluer toute l’étendue des pertes, l’impact est bel et bien réel. Entre ce qui a été détruit, la fermeture totale des commerces et les nombreux employés qui ont perdu leur vie, la nation a beaucoup perdu».
Côté bourse, le Nairobi Securities Exchange a démarré la semaine dans de faibles volumes, l’indice NSE 20 Share Index clôturant la séance de lundi à 4739,42 points, en baisse de 0,26 %. Une faiblesse également constatée sur le marché des changes, où le shilling a touché un plus bas de trois semaines face au dollar à 87.40/60. Reste que le principal perdant sera sans doute le secteur touristique, les réservations de séjours enregistrant d’ores et déjà une baisse sensible. Après le récent et spectaculaire incendie de l’aéroport Jomo Kenyatta de Nairobi[2], la série noire semble se poursuivre pour le Kenya.