La crise sanitaire de la COVID-19 a eu un impact économique important sur la population camerounaise en raison des mesures de restrictions sanitaires et de limitation des déplacements, dans un pays ou plus de 90% de la population active exerce dans le secteur informel. En effet, cette population qui représente près de 72% des ménages dont 39% dans les grandes villes, vit au jour le jour grâce aux recettes quotidiennes de leurs activités.
Afin de permettre au Gouvernement d’atténuer les effets néfastes de la crise sanitaire actuelle le Projet Filets Sociaux a ajusté ses instruments actuels de lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité et a développé un programme de « transferts monétaires d’urgence pour la riposte contre le coronavirus » (TMU-C) destiné (i) à assister les ménages vulnérables pendant la pandémie et (ii) à favoriser la reprise rapide de l’activité économique au lendemain de la pandémie.
Dans le cadre du Projet Filets Sociaux, le consortium FINACTU-AMARANTE a accompagné la Banque Mondiale et le gouvernement camerounais dans l’évaluation des processus d’implémentation de solutions de paiements numériques G2P (Government to person) dans le cadre du Programme Transferts Monétaires d’Urgence dans une finalité de mise à l’échelle nationale des paiements digitaux pour fournir des ressources financières aux ménages pauvres des zones urbaines qui ont perdu tout ou une partie de leurs revenus à cause de la pandémie.
Cette étude inclut un volet technique et technologique essentiel pour réaliser une évaluation exhaustive des paiements digitaux. L’évaluation des processus a été réalisée sur 2 volets essentiels : 1) le processus de paiement et les solutions digitales mises en œuvre par les fournisseurs de services de paiement ; et 2) l’expérience utilisateur des bénéficiaires du Programme Transferts Monétaires d’Urgence.
Sur le premier volet, les solutions de paiements digitaux ont été évaluées en termes de robustesse des paiements, d’accessibilité, d’intégration et particulièrement de disponibilité et de qualité de l’infrastructure des télécommunications qui représente une contrainte majeure pour le déploiement de solutions de paiement digital. Sur le deuxième volet, l’expérience utilisateur des bénéficiaires a également été évaluée tout au long du processus de paiement afin d’identifier les risques, défis et axes d’améliorations potentiels. L’impact des transferts digitaux sur les ménages bénéficiaires et leurs communautés et la manière dont les fonds sont utilisés ont également été adressés.
Comme le confie, Géraldine Mermoux, Directrice Générale associée de FINACTU « nous avons formulé des recommandations sur le plan technique notamment pour améliorer l’efficacité de la solution de paiement à la lumière des récentes réformes du système de paiement entreprises par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) mais également pour faciliter l’authentification des bénéficiaires et le suivi des paiements par les agences de paiement et le Projet Filets Sociaux. L’étude s’est également penchée sur la problématique de l’inclusion financière des femmes en accordant une attention particulière à l’accès et à l’interaction des femmes avec le système de paiement numérique pour identifier leurs contraintes propres et proposer des solutions pour mieux les servir à l’avenir ».