«Je vais gagner». C’était il y a un an. Dans le hall de cet hôtel cinq étoiles de Dakar, Umaro Cissoko Embalo nous annonçait sa victoire d’une voix calme et sûre.
Catégorique dans sa démarche, militaire dans son approche, “El Commandante” a rallié la base, méthodiquement, en usant d’un langage simple.
L’ancien général et ex-premier ministre de Guinée-Bissau (en fait, il est l’un des 8 premiers ministres du président sortant, recordman en la matière) n’a pas attendu les résultats de la commission électorale (prévus tomber au plutôt mercredi 1er janvier 2020) pour annoncer sa victoire. En dépit de son sérieux retard par rapport à son adversaire Domingos Simoes Pereira alias DSP (qui avait obtenu 40% au premier tour) , Embalo et ses 28% de suffrages au premier est resté d’un optimisme inoxydable.
Fort du soutien du président sortant, José Mario Vaz, qui n’a pas pu franchir le cap du premier tour, Embalo est sûr de son destin. A 47 ans, le général de brigade espère plus qu’un coup d’éclat à la tête d’un pays gangrené par l’instabilité chronique à forte dose de trafics illicites. Son parti, le Madem G15, créé il y a un an et demi seulement par des dissidents du PAIGC, parti historique, est aux portes du pouvoir. L’euphorie déjà si forte entre les deux tours quand Umaro Sissoco Embalo a obtenu le soutien du président sortant et de Nuno Nabian, autre candidat recalé au premier tour, est entrain de se transformer en certitudes. «Mathématiquement, nous avons 52% en ajoutant nos voix à celles de nos deux soutiens» se gargarise l’un des spins doctors qui suivent de loin ce candidat atypique, pressé et en rupture de code avec le langage convenu et aseptisé des elites africaines.» avec le soutien des autres candidats et du Président sortant, je sais que rien ne peux m’empêcher de gagner l’élection. Si je ne meurs pas, je serai Président de la Guinée-Bissau » dit Embalo en coulisses, défiant passablement les lois de l’arithmétique mais pas celles de la probabilité d’une Afrique politique difficile à cerner.
Musulman marié à un chrétien, peul et pragmatique dans ses relations internationales qui vont du Moyen-Orient à l’Afrique de l’Ouest et de l’Europe aux USA,
Embalo peut-il rééditer l’exploit d’Alpha Condé lequel dans le contexte tendu de la Guinée de l’après Dadis Camara avait réussi à battre Cellou Dakein Diallo au deuxième tour, alors qu’au premier tour il n’avait totalisé que 18% (contre 43% pour son rival) et avait vu les candidats arrivés troisième et quatrième appeler à voter Cellou ? Mais c’est clair, Bissau n’est pas Conakry et les lois de l’arithmétique sont différentes de celles de la politique.
Un commentaire
Monsieur le Président,
La crédibilité d’un pays reste à assoir une base sincère et régulière de transactions tant nationales qu’ internationales, et qui réconfortent les vis a vis, c’est à dire les partenaires et amis de la Guinée Bissau.
Nous sommes convaincu que la Guinée Bissau s’en sortira à merveille et récupèrera le poste avancé dans la course du développement, et de la réussite sous votre gouvernance.