Par Adama Wade.
Survenue peu avant la trêve des confiseurs, la 14ème reconstitution du Fonds africain de développement (FAD) est passée inaperçue. Il s’agit pourtant d’un instrument essentiel qui constitue l’unique porte d’accès aux financements de la BAD pour 38 pays africains. Lors de la reconstitution, intervenue à la mi-décembre 2016, l’on a noté un engagement faible des pays donateurs. Ce guichet a mobilisé 7,06 milliards de dollars pour la période 2017-2019 contre 7,3 milliards de dollars lors de la la période 2014-2016 et 8,9 milliards de dollars pour la période 2011-2013.
Les intentions d’engagements qui étaient montées jusqu’à 11 milliards de dollars lors des réunions de mars et de juin 2016 à Abidjan sont retombées à 9,6 milliards de dollars lors de la rencontre du Luxembourg pour se contracter encore en bout de course. Si les différents axes (les high five) du plan Akinwimi Adesina ont été honorés, l’un d’eux, «améliorer la vie des Africains », a rencontré l’incompréhension des bailleurs. Ceux-ci se sont engagés pour éclairer l’Afrique, nourrir l’Afrique, industrialiser l’Afrique et intégrer l’Afrique.
Pendant ce temps, les ressources concessionnelles allouées à la Banque Mondiale atteignent 57 milliards de dollars. De l’avis des observateurs, les donateurs marquent leur distance par rapport à la BAD et l’ont d’ailleurs exprimé à travers des absentions lors de la prise de décisions importantes.
Il faut dire que certains engagements pris par la BAD, même verbalement, défraient la chronique dans le cercle des administrateurs. Cas de la promesse de financer un barrage en Guinée Conakry à hauteur de 1 milliard de dollars. Ce, alors que ce pays qui compte un encours sensiblement égal à 1 milliard de dollars depuis 1974 n’a pas accès au guichet central de la banque africaine.
Notée triple A, la BAD est condamnée à un encadrement sévère de ses prises de risque passées au peigne entre mai et juin fin lors de chaque revue des agences de notation.
Fondé en 1972 et opérationnel depuis 1974, le FAD contribue à la réduction de la pauvreté et au développement économique et social dans les pays africains à faibles revenus.