On connaissait le Fonds du Vice, auto-proclamé «socialement irresponsable». Standard & Poor’s semble chercher un équilibre en créant un indice du bien.
L’agence de notation, qui publie déjà des indices d’investissements conformes à la Chariah, vient d’annoncer le lancement d’un indice des valeurs catholiques. S’inspirant du modèle de la finance islamique, ce nouvel indice sera constitué de valeurs déjà membres du S&P 500 «dont les pratiques respectent les règles de l’investissement socialement responsable édictées par la Conférence des évêques des Etats-Unis» précise le communiqué.
L’idée est d’offrir aux sociétés de gestion qui souhaitent développer cette approche d’investissement à leurs clients catholiques, un indice de référence. Ce dernier pourra aussi servir au développement de toute une gamme de produits dérivés, principalement les ETF (fonds indiciels cotés).
Ces produits, qui connaissent un très large succès aux Etats-Unis et dans le monde, ont atteint quasiment 3.000 milliards de dollars d’encours à fin juin.
Contrairement au fonds de tous les péchés, qui rassemble pêle-mêle tabac, alcool, jeux d’argent ou sexe, cet indice exclura donc toutes les entreprises réalisant des bénéfices dans des activités liées à l’avortement ou à la contraception, à la production de programmes érotiques ou pornographiques, à l’armement biologique, chimique ou nucléaire et aux mines, au travail des enfants, et à la recherche liée aux cellules souches.
L’écologie, grande absente des critères retenus
Ces critères d’exclusion laissent donc de côté les problématiques d’environnement, pourtant soulevées dernièrement par le Pape François. Le souverain pontife a appelé en juin à «remplacer l’utilisation de combustibles fossiles et accroître des sources d’énergie renouvelables».
Les entreprises pétrolières, dans lesquelles quelques grandes institutions catholiques des Etats-unis investissent déjà massivement, pourront donc être incluses dans l’indice. Pas sûr cependant que le « S&P 500 Catholic Values Index » réalise les mêmes performances que son homologue immoral qui, grâce à une demande solide, connaît toujours des rendements supérieurs à ceux du S&P 500.
Laura Le Saux, Reuters