Par Albert SAVANA.
La Cedeao a lancé un nouveau programme communautaire de développement (Pcd) sur financement de plusieurs institutions internationales dont la Banque africaine de développement. L’initiative jugée innovante par les experts a été facilitée par la commission économique des Nations-Unies pour l’Afrique (Cea).Elle devrait notamment aboutir à la réalisation du corridor Dakar-Abidjan-Lagos d’un coût global de 45 millions de dollars.
Le nouveau programme communautaire de développement (Pcd) est un instrument majeur d’opérationnalisation de la vision de la Cedeao adopté par la conférence des Chefs d’Etats et de gouvernement de l’institution régionale. Selon son coordonnateur ,Dr Guevera Yao, il s’agit d’un programme basé notamment sur le développement des infrastructures afin de corriger des situations désastreuses comme la faiblesse du commerce intra régional et celle du niveau de compétitivité des pays de l’espace Cedeao.La rapide réalisation du fameux corridor Dakar-Abidjan-Lagos demeure le chantier le plus important de ce nouveau programme ouest-africain. Un chantier érigé en surpriorité d’autant que cet axe polarise près de 75% des échanges dans cet espace régional. Le corridor en question sera étalé sur plus de 4000 km et coûtera pas moins de 45 millions de dollars sur financement d’organismes internationaux comme la Bad.
Autre projet majeur du Pcd,l’interconnexion de la dorsale nord entre le Nigeria ,le Niger ,le Benin et le Burkina ‘idée est de favoriser les échanges en matière d’électricité entre les pays en surplus de production et les autres qui sont en situation de déficit énergétique .En sus de cette interconnexion ,il est prévu le lancement d’importants projets d’énergie solaire avec le centre régional en énergies renouvelables (Ecree).
Dans le domaine agricole, le Pcd va mettre en œuvre un projet de production de riz car la Cedeao est consciente des enjeux de l’heure. En effet, les importations annuelles de riz ont atteint récemment le montant record de 5 milliards de dollars.
Avec l’appui magnifié de la CEA, tous ces projets sont actuellement l’objet d’études en ce qui concerne leurs mécanismes de financement. Selon les experts de la Cedeao le système du partenariat public-privé(PPP) sera privilégié.
A cet effet, une table ronde des bailleurs de fonds est prévue en janvier 2018 à Abidjan pour aider la Cedeao à lever les fonds nécessaires à la réussite du Pcd.Il est attendu l’apport décisif d’institutions de référence comme la commission économique des Nations-Unies pour l’Afrique (Cea), la Bidc, la Boad, la Bad, la Bid etc.
Stratégie régionale de développement de l’ouest africain, le Pcd est perçu comme un moyen privilégié de revitalisation de la croissance dans l’optique de l’atteinte des objectifs de développement durable (Odd).
Pour le Directeur du bureau sous-région al Afrique de l’ouest de la Cea, Pr Dimitri Sanga, il est urgent de relancer la coordination au service de l’intégration régionale en Afrique de l’ouest. Il est aussi important selon lui de garder à l’esprit les priorités de développement des partenaires que la Cea appuie. Il s’agit notamment de la Cedeao, l’Uemoa, l’Ufm ou les organisations de bassins comme la commission du bassin du lac Tchad ainsi que les initiatives comme le G5 Sahel.
Albert Savana,
4 commentaires
Indispensable !
Tout ce qui renforce le commerce à l’intérieur de l’Afrique est urgent, surtout face à la croissance urbaine. Par contre, il faut s’assurer que la croissance soit plus rapide à l’intérieur du continent que sur la bande côtière des 100_Km. Ces infrastructures sont le meilleur garant de la paix sociale à venir, et le chemin le plus court pour trouver les formes politique de coopération dépassant les frontières issues du siècle passé.
Où est ce qu’on en est avec le corridor Abidjan-Lagos lancé en grande pompe depuis quelques années ? Combien de km réalisé ? que reste t-il à faire et sur combien de temps ?
Je ne suis pas contre ces projets d’intégrations mais à un moment donné il faut sortir des bureaux climatisés et se mettre au travail.
Le vrai travail sur le terrain
Le développement ferroviaire en Afrique commence. Reste à abolir le FCFA pour permettre à ces pays de se libérer de l’occupation coloniale une bonne fois pour toute.
Le chemin de fer reste le moyen le plus pratique, le plus sécurisé et le plus économique pour relier les pays de la boucle du Niger au départ de Dakar. Ce vieux projet du temps colonial nécessite évidemment une volonté politique affirmée de la part des états concernés. Pour sa réalisation, sans l’ombre d’un doute, le savoir-faire technique de la SNCF devrait être mis à profit de préférence à la technologie mal maîtrisée de certain pays asiatique malgré ses milliards de $ de réserve qu’il serait prêt à investir.