Dans une déclaration faite au terme d’une mission au Gabon, le Fonds monétaire international (FMI) relève que les perspectives de croissance du pays se sont détériorées depuis ses consultations effectuées en 2014. Un phénomène plongé par un ajustement budgétaire insuffisant face à la baisse des prix du pétrole, qui «continue d’être le risque principal pesant sur les perspectives».
Conséquence, une conjoncture économique difficile, note l’institution.
Par ailleurs, indique le FMI, la chute des prix du pétrole souligne le besoin de mettre en œuvre la stratégie de croissance à moyen terme, mais complique également son financement. «Malgré d’importants ajustements budgétaires effectués depuis le deuxième semestre 2014, l’endettement public progresse à grande vitesse, alors que les dépôts de l’État et les réserves de change auprès de la banque centrale diminuent », précise l’institution.
« En dépit de cet ajustement considérable et des retards des dépenses d’investissement durant le premier semestre 2015, le choc pétrolier a exercé de nouvelles pressions sur la marge de manœuvre budgétaire, qui continue de se contracter fortement ».
Et de recommander une stimulation des recettes non pétrolières, en élargissant l’assiette fiscale, «essentiellement par le biais d’une réduction des exonérations fiscales et d’une amélioration de l’administration fiscale», une diminution des dépenses courantes ciblées, pas ou peu efficaces, en contenant surtout la croissance de la masse salariale et en éliminant les subventions aux carburants restantes, «tout en préservant les dépenses sociales ».
Le FMI préconise également d’«assurer un financement du PSGE à un niveau adéquat d’investissement public, complété par des financements privés dans le cadre de partenariats public/privé (PPP) sur la base d’une législation appropriée», «et de renforcer la gestion des finances publiques en mettant en œuvre la budgétisation par objectif de programme».
Sur le plan financier, l’institution recommande que «des mesures de sauvegarde dans les banques publiques pour assurer la stabilité du système bancaire à court terme » soient mises en pratique.
Par Nephthali Messanh Ledy