En arrêt partiel depuis le 7 août, la Samir fait l’objet aujourd’hui, 18 août, d’une réunion interministérielle à Rabat.
En plus des dettes à l’endroit des banques locales et internationales, le raffineur est confrontè à la pression de la douane marocaine qui vient de saisir ses actifs pour le paiement d’une ardoise de 13 milliards de dirhams (1,3 milliard d’euros). «Cette décision de la douane, créancier privilégié et détenant plus d’informations sur la situation que les autres fournisseurs, ressemble à une tentative de récupération de son dû avant le placement du débiteur sous le régime plus ou moins confortable du redressement judiciaire, voire de la faillite», commente un membre du groupement pétrolier marocain (GPM) sous couvert de l’anonymat.
Craignant la faillite, beaucoup de fournisseurs voudront en faire de même. Cela d’autant que l’actionnaire majoritaire, le groupe Corral Holding du milliardaire éthiopien Cheikh Al Amoudi, joue la montre. Au terme d’un conseil d’administration du 10 août, aucune décision importante n’a été prise. Tout est reporté au 8 septembre pour un nouveau conseil d’administration qui édictera des propositions devant à leur tour obtenir le visa d’une assemblée générale extraordinaire prévue le 12 octobre selon un communiqué du groupe.
L’actionnaire majoritaire serait d’accord pour participer à l’augmentation de capital préalable à l’application du plan de restructuration proposé par Attijari Finance Corp. Pour le moins, au vu du timing, il s’agit là d’une drôle de célérité pour une entreprise au bord du gouffre. Le milliardaire ethiopien serait-il entrain de peser le pour et le contre entre une faillite retentissante et une augmentation de capital coûteuse (1,5 milliards de dollars au bas mot représentant la mise de l’actionnaire majoritaire) et risquée?
Ce dont on est pour le moins sûr, c’est que toute augmentation de capital devra faire l’objet de nouvelles garanties voire d’un nouveau contrat entre la Samir et l’Etat et, d’autre part, d’un rééchelonnement (encore un) de la dette vis-à-vis des banques locales. Si l’Etat marocain exclue toute immixtion dans les affaires de la Samir, il n’en demeure pas moins qu’il suit la situation de très près.