A la sortie du dernier livre de Pierre Pean intitulé « Nouvelles Affaires Africaines: mensonges et pillages au Gabon » (Fayard), l’on est fondé d’exiger des comptes au journaliste de la françafrique tant l’on reste sur sa faim.
En effet, au bout de 240 pages d’anecdotes et d’analyses parfois mystiques sur l’Afrique, le lecteur sort du trou avec sa dose de sensations pour la semaine sainte.
Sang, sexe et pouvoir. Tous les ingrédients d’un livre à succès qui, plus est, dans une Afrique où c’est à l’accusé d’apporter les preuves de son innocence.
Quoi qu’il est en soi, la ration d’émotion est garantie. Sauf qu’il n’y a pas de preuves que le président Ali Bongo soit Ibo et non Téké. Pas plus qu’il n’ y a pas de preuves que son bac serait faux, qu’il aurait volé la victoire lors de son élection,etc. Pierre Péan, sans doute pressé par les échéances électorales de 2016, a oublié les preuves en route.
Ce violent pamphlet est écrit – on l’aura compris- par un ancien habitué du palais présidentiel gabonais. Aujourd’hui éconduit par la jeune garde au pouvoir, le journaliste a développé le syndrome du vieux courtisan: il veut brûler les lieux de sa disgrâce. Si c’est lui qui a ouvert le feu sur le président Bongo, c’est aussi lui, Pierre Pean, qui est blessé.
L’attaque au bazooka contre le gabonais d’origine béninoise, Maixent Accrombessi, dont le nom revient tout au long de ce livre à charges, montre que Pierre Péan a identifié l’obstacle qui l’empêche d’accéder au prince.
Le directeur de cabinet du président gabonais, associé à Raspoutine, ne fait pas partie des intimes de l’essayiste. Au contraire de Christian Bongo, seul membre du clan qui est ménagé.
Le tout Libreville attend désormais des preuves. On les lira certainement dans le deuxième épisode de ce livre qui aurait pu aussi s’intituler : « Retenez-moi où je balance tout! » À moins que la justice ne s’en mêle. Pourvu, dans les deux cas, que la plate vérité triomphe et nous éclaire notamment sur ce marchandage, œuvre, selon Mediapart, de deux intermédiaires, qui ont proposé à la présidence gabonaise, la non publication du livre contre le versement de 10 millions d’euros dans un compte bancaire en Suisse. Alors livre à charges ou livre à gages?
2 commentaires
Bonjour Bouna CISSE
Qu’en penses tu?
Bonjour Bassaro,
Je n’ai pas lu ce livre et les affaires qui sont citées dans cet article me sont totalement méconnues.
En attendant d’en savoir plus, et d’en dire plus, je vous offre ce quatrain de mon ami Hervé Sérieyx, extrait de « La Nouvelle Excellence »:
« Quand, dehors, le monde est flou,
Ambigu, plein d’équivoques,
Crépuscule d’une époque
Qui vit entre chien et loup,
Quand tu te sens le cœur lourd
D’avoir trop suivi les modes,
Quand tu as perdu les codes
Des portes au goût du jour,
Quand tu ne sais plus très bien
Qui tu es ni ce qui compte,
Choisis le chemin qui monte
La route qui va plus loin. »