Nommé président de l’Union Africaine pour une année, le mauritanien Mohamed Aziz s’est illustré sur les grands dossiers sécuritaires traités par l’instance panafricaine ces quatre dernières années. Son premier discours est dédié à la jeunesse africaine et, forcément, à la sécurité.
Il faut remonter en 1971 pour voir la Mauritanie présider l’instance panafricaine. Feu Moktar Ould Daddah avait hérité des rênes de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) en 1971. Quarante trois ans plus tard, la désignation, de nouveau, d’un président mauritanien à la tête de l’instance continentale, le 30 janvier 2014, force le parallèle entre ces deux personnalités d’époques et de tempéraments différents.
Si Me Daddah était avant tout à la difficile reconnaissance de la Mauritanie comme Etat, coincée entre le Maroc et le Sénégal, le président Aziz travaille, lui, depuis son arrivée au pouvoir à contenir une menace jihadiste qui a fini par couper le Mali en deux et forcer la France à déployer l’opération Serval à l’orée du Sahara et du Sahel.
Son premier discours à la tête de l’Union Africaine est dédiée à la jeunesse africaine, qui constitue trois quarts de la population du continent, et à laquelle il faut, déclare-t-il, trouver emploi et formation. L’un des grands axes de son intervention concerne aussi l’émigration clandestine et ses implications sécuritaires, économiques et sociales. Mohamed Abdel Aziz en appelle d’ailleurs à une conférence internationale sur cette question sensible sous le parrainage de l’Union Africaine.
A sa politique sécuritaire offensive qui a permis d’endiguer la menace terroriste le long de la frontière malienne et algérienne, s’ajoute une fermeté sur le plan intérieur face à une opposition qui lui rappelle constamment les circonstances de son arrivée au pouvoir. Les mêmes que celles du Général égyptien Mohamed Sissi.
Après avoir renversé le président démocratiquement élu, Sidi Ould Cheikh Abdallahi un 6 août 2008, le président Mohamed Abdel Aziz est élu en juillet 2009 avec un score honorable devant une opposition battue d’abord par ses propres contradictions. Sa popularité auprès des couches défavorisées vers lesquelles sont orientées ses premières actions (distribution de terrains, lutte contre l »habitat insalubre) lui vaut le surnom de président des pauvres.
Reconverti en civil, le Général allait organiser une lutte contre la gabegie tout azimut qui va inquiéter une élite politico- bourgeoise peu habituée à rendre des comptes. Cette politique de restauration du sceau de l’Etat ajoutée à la réconciliation annoncée avec le Sud mauritanien, victime des graves exactions, crimes et violations de droits de l’homme de 1989-1991 finira par lui donner une consistance politique qui lui vaut la comparaison avec Mokhtar Ould Daddah.
Si les dossiers libyens et maliens dans lesquels il a joué un rôle de médiateur influent auprès des parties ont fini par lui donner une légitimité internationale, sur le plan interne, Aziz se heurte à une opposition démocratique qui refuse de prendre part à la vie démocratique normale. Le boycott par celle-ci des dernières municipales et législatives a renforcé la suprématie du parti au pouvoir , grand vainqueur des locales face au parti islamiste Tawassoul qui constitue désormais la deuxième force démocratique du pays. C’est clair, ces islamistes constitueront un challenger de poids face au président mauritanien lors des élections présidentielles qui se dérouleront en juin 2014.
4 commentaires
Cet article est très orienté Ce ne sont pas les Mauritaniens qui trouveront ces superlatifs à Aziz Bien au contraire. Ceci dit l UA devrait éviter de porter à sa tête, un Président qui a des problèmes sérieux à asseoir une véritable démocratie dans son propre pays. En Mauritanie, l opposition véritable à refuse de participer à un simulacre d élections . On y pratique encore l esclavage, et une partie importante de la population est privée de ses droits les plus élémentaires. Les étrangers, africains en particuliers sont martyrises en Mauritanie Comment alors demander au Président de ce pays de présider aux destinées du Continent ?
Cher Moktar,
Mohamed Abdel Aziz correspond à l’état de la démocratie mauritanienne. Ces opposants que vous mentionnez avaient supportés le mouvement de rectification du 6 août 2008 avant de se rétracter. En dépit de leur boycott aux municipales et législatives, ces élections se sont bien déroulées comme l’attestent les missions des observateurs. Quant à sa nomination à l’UA, cela reflète aussi l’état des Etats membres, pas encore des démocraties parfaites. D’ailleurs en matière de démocratie, nous cherchons encore la norme. Doit-on suivre l’Occident qui soutient la démocratie en Ukraine et le général Sissi en Egypte? Certainement notre article (qui ne comprend aucun superlatif par contre) ne reflète pas toutes les opinions mauritaniennes, mais il constitue une relation de faits. Quant à l’esclavage et à la discrimination, nous en parlons tous les jours à travers des articles sur Birame Dah Ould Abeid, la cohabitation nationale, etc. Vos articles sont les bienvenus pour alimenter ce forum.
La rédaction de Financial Afrik
JE SUIS CE MONSIEUR DEPUIS LONG TEMPS ,EN TEMP QUE EXPERT INTERNATIONNAL EST CONSULTANT AUPRES DES INSTITUTION INTERNATIONNAL CE monsieur a reussi de sortir la Mauritanie d’une crise , du trafique du blanchissement d’argent et en ce basant sur les indices de croissance et la politique de la banque centrale je peux dire que la Mauritanie a pris un avancement que personnes ne croiyes et je pense que ce pays sera un marches et beaucoup des bureau d’expertise et consulting compte ouvrire des bureau en Mauritanie comme PWC , KPMG , earnst young… ce Mr est un leader exceptionnelle je crois qu’il peut être un prof en leadership dans les grandes universités
Monsieur l’expert , vous devez retourner à l’école pour apprendre l’orthographe.
En ce qui concerne la mauritanie , je vous prie e vous referer à la dernière mission des organismes internationaux(ONU PAM UNICEF LIGUE ARABE OCI) situation alimentaire alarmante des populations .
Le paradoxe :pays riche gangrené par les detournements de fonds , corruption du président et de son entourage.