Malgré l’évolution de leurs chiffres d’affaires, les entreprises françaises installées en Tunisie se disent peu optimisme pour l’année 2014.
Elles se déclarent insatisfaites de l’infrastructure, notamment routières et des services publics en général (Réseau Internet et Administration). C’est un sondage réalisé par la chambre tuniso-française de l’industrie (CTFCI) qui révèle leurs inquiétudes, justifiées par ailleurs par le blocage de la situation politique et le manque de visibilité, les mêmes arguments qui avaient conduit, au mois d’octobre dernier, la banque africaine de développement (BAD) de ne plus débloquer de nouveaux crédits en faveur de l’Etat tunisien en attendant l’évolution de la situation.
Selon le sondage réalisé auprès de 116 entreprises françaises opérant dans les secteurs de l’industrie et des services, 44% se disent préoccupées par la situation politique et la moitié ne compte pas réaliser de nouveaux investissements tant que le flou politique et les risques sécuritaires persistent. En outre, 55% se plaignent des différentes prestations administratives, 72% de la difficulté d’accès aux crédits et de l’accompagnement.
De plus, elles sont à plus de 80% insatisfaites de l’état des routes, parce que dégradées, et de la qualité très moyenne des services Internet. Ceci n’a pas empêché 60 % des entreprises françaises de maintenir leur personnel ou de le renforcer alors que 38% ont réduit le nombre de leurs employés.
Quelques 1269 entreprises françaises opèrent en Tunisie et emploient 122 mille personnes.
Le sondage ne tient vraisemblablement pas compte de l’amélioration de la situation en Tunisie après que le dialogue national ait abouti à un consensus qui a conduit à la prochaine démission du gouvernement, dirigé par les islamistes d’Ennahdha et son remplacement par un gouvernement de compétences nationales non partisanes. Quand à l’assemblée nationale, elle s’attache à parachever la constitution à travers des commissions consensuelles qui n’ont plus qu’une petite dizaine d’articles à faire voter avant la publication incessante du document.
Concernant la situation sécuritaire, l’évolution est palpable avec l’arrestation de dizaines de personnes directement ou indirectement impliquées dans des actes terroristes ou de violence.