Pendant deux jours, les 4 et 5 juillet 2018, la Bourse régionale des valeurs mobilières de l’Union économique et monétaire Ouest-Africaine «déménage» à Dakar dans le cadre de ses opérations de promotion.
L’opération a commencé ce mardi à l’Institut Africain de Management (IAM), l’un des touts premiers de l’Afrique francophone, doté d’une salle de marché en partenariat justement avec la BRVM.
Le thème de la conférence du jour axé sur «le rôle de la Bourse dans le développement de l’Afrique», dans un contexte, rappelle Abdoulaye Guirassy, président de l’IAM, « de baisse des recettes publiques de la plupart des Etats africains », peut se décliner sous deux angles: «financiarisation de l’économie ou risque de financiarisation de l’économie ?».
Une interpellation qui ne laisse pas de marbre Cherif Saliou Sy, secrétaire général de l’association sénégalaise des économistes et modérateur de la séance: «Financer le développement c’est rechercher le financement dans les limites d’une gestion saine», indique l’économiste.
Après le décors ainsi planté, le DG de la BRVM, Dr Edoh Kossi Amenouve, est allé en profondeur dans le rôle de la Bourse en tant qu’instrument de développement.
D’abord parce qu’elle réduit la marge d’intermédiation par rapport aux taux d’allocations pratiqués par les banques. «Le marchés des capitaux met en relation directe épargnants et emprunteurs. Au lieu d’une marge de 4 à 7%, on est entre 1 à 3% selon les pays», poursuit Dr Amenouve pour qui la Bourse doit tendre vers la situation décrite par la théorie keynésienne de «concurrence parfaite», supposant des coûts de transaction nuls.
Dérivé du marché des capitaux, la Bourse assure la liquidité des titres en éliminant le risque de contrepartie. «La Bourse permet la transparence et l’accessibilité de l’information aux investisseurs», poursuit le DG de la BRVM.
Reste à établir le lien, peu évident d’ailleurs, entre la croissance des indices de la Bourse et celle du PIB. «En réduisant la marge d’intermédiation, la Bourse crée de la valeur ajoutée que l’on retrouve dans le PIB défini comme la somme des valeurs ajoutées».
Avec 28 Bourses pesant à peine 2% de la capitalisation boursière mondiale, l’Afrique a encore du chemin à faire dans l’intégration des marchés des capitaux.
La BRVM qui ne compte que 3 sociétés cotées dans un pays comme le Sénégal, deuxième économie de l’UEMOA, a un potentiel de croissance élevé dans la mobilisation de l’épargne des 100 millions d’habitants de l’Union.