L’activiste Kémi Séba est sur la voie d’être expulsé du Sénégal vers la France. Selon des sources proches de sa famille, le franco-béninois a été arrêté chez lui aux environs de 5h du matin ce mercredi 6 septembre et conduit à la Police des Etrangers.
Le militant devra prendre le prochain vol de la compagnie Air France. Contactée, l’épouse de l’activiste dit être dans le désarroi, ne connaissant pas exactement si son mari prendra oui ou non le prochain vol d’Air France. Quant à l’avocat de Kémi Séba, Me Khoureïchy Bâ, il a fait savoir qu’il va introduire un recours d’annulation devant la Cour suprême. Une course contre la montre en somme.
Pour rappel, la presse sénégalaise annonçait hier que le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, aurait fait appel de la décision du tribunal des flagrants délits de Dakar dans l’affaire Kémi Seba.
Jugé il y a une semaine sur la plainte de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) , le polémiste avait été relaxé.
Tout est partie du 19 août dernier, sur la place de l’Obélisque à Dakar, quand l’activiste a brûlé un billet de 5000 francs CFA , lors d’un rassemblement «contre la Françafrique» organisé par son ONG «Urgences panafricanistes» dans plusieurs villes africaines . A travers cet acte, le Franco-Béninois de 35 ans lançait un appel à l’indépendance monétaire des Etats africains. La Bceao avait porté plainte et réclamé le franc symbolique comme dommages et intérêts. L’annonce de la relance des poursuites intervient alors que l’ONG Urgences panafricanistes annonçait une grande mobilisation contre le Franc CFA pour le 16 septembre prochain.
Voici l’arrêté ministériel expulsant Kémi Séba
Monsieur CHICHI qui se présente comme «Président de l’ONG Urgences Panafricanistes», récemment traduit devant la justice sénégalaise pour des faits de « destruction volontaire et publique par le feu d’un billet de banque ayant cours légal», s’est fait aussi remarquer pour les propos désobligeants qu’il formule à l’encontre des chefs d’Etat et dirigeants africains et envisagerait de mener des actions préjudiciables à l’ordre public en appelant à des rassemblements intempestifs sur la voie publique.
Sa présence sur le territoire national constituant une menace grave pour l’ordre public, son expulsion a été prononcée pour devenir immédiatement exécutoire, conformément aux dispositions pertinentes de la loi n° 71-10 du 25 janvier 1971 relative aux conditions d’admission, de séjour et d’établissement des étrangers, modifiée en son article 11 par la loi n° 78-12 du 29 janvier 1978 et du décret n° 71-860 du 28 juillet 1971, relatif aux conditions d’admission, de séjour et d’établissement des étrangers, notamment en son article 36.
Monsieur CHICHI sera mis en route, ce jour, vers son lieu de provenance.
Le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique