Le Ghana a décidé de reporter l’émission de son eurobond de 500 à 750 millions de dollars jusqu’à nouvel ordre. «Nous n’emprunterons pas à n’importe quel prix », lance le ministre des Finances, Seth Terkper. «Il est important de noter que les investisseurs n’ont pas rejeté l’eurobond », explique l’argentier de ce pays de l’Afrique de l’Ouest en proie à une crise financière forte.
En fait, les investisseurs sondés par les trois banques chef de file de l’opération ont tous manifesté leurs craintes quant à la capacité du gouvernement ghnaéen de bien gérer les ressources publiques. Cette attitude prudente des gestionnaires de fonds, étayée par des chiffres et notamment par un endettement important (qui frôle 70% du PIB) du Ghana, s’explique aussi par la proximité des élections générales du 7 décembre 2016. L’autre crainte des investisseurs tient au bras de fer qui a récemment opposé Accra au FMI à propos des avances statuaires de la Banque Centrale du Ghana.