Annoncé depuis le 10 mars dernier, Tidiane Thiam, 52 ans, a pris ses fonctions de directeur général du Credit Suisse ce 1er juillet avec pour mission de réduire la taille de sa banque d’investissement et de renforcer ses fonds propres. Les analystes s’attendent à une augmentation de capital de 5 milliards de Francs (CHF).
Dans le menu, le repositionnement dans la gestion de fortune. La cession de la branche USA ainsi qu’une acquisition majeure pour marquer les esprits sont dans les plans du nouveau CEO, qui promet d’être impitoyable dans les choix d’allocation du capital.
L’américain Morgan Stanley déplore que la moitié du capital de l’institution soit encore placée dans la banque d’investissement, «peu rentable».
Dirk Becker, analyste de Kepler Cheuvreux, estime quant à lui que le groupe doit constituer 6 milliards de francs suisses (5,7 milliards d’euros) de réserves de plus pour amener ses fonds propres durs à un niveau proche de ceux de sa concurrente UBS pour que la banque puisse financer la moindre décision stratégique.
En attendant, le marché a salué bien bas l’arrivée du diplômé de l’Ecole polytechnique et de l’Ecole nationale supérieure des mines de Paris. Le titre de la bancaire s’est envolé de 3,07% à 26,49 francs suisse. L’action a progressé de 14% depuis l’annonce de la nomination de M. Thiam.
La plus puissante banque helvétique aux côtés du concurrent UBS tourne ainsi la page de l’américain Brady Dougan, le prédécesseur du franco-ivoirien qui laisse une maison, certes à recapitaliser, mais bien entretenue.
En arrivant dans cette institution réglée comme une montre Suisse, Tidiane Thiam se voit obligé de jouer au cost killer un peu à la Carlos Gohsn. Le mammouth devra dégraisser. La question ne sera pas abordée lors de la présentation des résultats du groupe dans deux semaines mais sûrement en fin d’année, à la fin du round d’observation de l’ancien CEO de Prudential.
Le britannique, membre du top 100 des premières capitalisations boursières à Londres, a loué les talents de celui qui a vu son titre progresser de 32% durant sa mandature.