L’organisation patronale tunisienne, l’union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) a tiré la sonnette d’alarme contre la situation économique du pays.
Elle a souligné que trois problèmes majeurs rongent l’économie nationale, à savoir, l’insécurité avec les récents attentats qui ont coûté la vie à un élu de l’assemblée nationale constituante et à huit soldats de l’armée, le phénomène de la contrebande et du commerce parallèle qui continuent de s’amplifier ainsi que l’inflexibilité du gouvernement qui continue de faire la sourde oreille.
L’UTICA qui parraine une initiative de dialogue national avec l’organisation syndicale des travailleurs (UGTT), rejoint tous les experts sur la question de la sécurité, sans qui, il n’y a point d’investissement. Pas besoin de rappeler, à ce titre, que l’insécurité fait fuir les hommes d’affaires porteurs de projets. D’ailleurs beaucoup d’hommes d’affaires ont délocalisé leurs entreprises vers d’autres pays. On ignore le nombre exact mais le phénomène est très perceptible.
Le secteur touristique qui avait repris du poil de la bête au cours des six premiers mois de l’année 2013, bat de l’aile. Sur l’Ile de Djerba, destination touristique par excellence, le taux d’occupation n’a pas dépassé les 20% en juillet.
Concernant la contrebande et en relation de la question de la sécurité, 1695 pièces d’armes ont été saisies jusque fin mai 2013. Selon les services de la Douane tunisienne il s’agit essentiellement des fusils de chasse. Mais d’autres pièces sont des armes de défense. En revanche, le contenant de trois dépôts d’armes qui avaient été découverts dans le sud et dans la banlieue de Tunis, n’ont pas été comptabilisés.
La contre bande touche pratiquement tous les secteurs notamment le textile, et les hydrocarbures, causant des pertes énormes à l’économie nationale qui se chiffrent par milliards. Produits d’imitation ou périmés ont envahi le marché tunisien sans compter la concurrence déloyale. De janvier à mai 2013 la valeur des marchandises saisies est estimée à plus de 28 600 millions de dinars.
Quant au gouvernement, il s’accroche à une légitimité qui semble s’effriter pas uniquement à cause des manifestations de rues mais également parce qu’un des partis de la coalition gouvernementale ‘’Ettakatol’’ (parti laic centriste), rejoint les revendications de l’opposition concernant la mise en place d’un gouvernement de salut public, sans pour autant appelé à la dissolution de l’Assemblée nationale constituante.
Pour les partis de l’opposition, le gouvernement a échoué dans sa mission tout comme l’ANC qui continue de tergiverser et ne parvient pas à parachever la rédaction de la constitution ni à fixer un délai pour les élections.
Bousculer par les évènements, le gouvernement a consenti de fixer un délai pour en finir avec la rédaction de la nouvelle constitution et propose la mi-décembre comme date pour les élections. Trop peu, trop tard répond l’opposition.
Les syndicats patronal et ouvrier demandent au gouvernement d’être plus attentif aux revendications de la rue et de réagir positivement aux propositions de l’opposition et de la société civile.