Placé devant l’obligation d’accomplir des réalisations urgentes, le nouveau gouvernement provisoire tunisien s’empresse de chercher des financements à même lui permettre de calmer la colère persistante des citoyens des zones reculées et ceux de la périphérie des villes afin d’améliorer leurs conditions de vie et leur donner un accès aux centres où l’attrait économique leur ouvre de meilleures perspectives. Chacun le sait en Tunisie, la stabilité politique et sociale est garante de la réussite de la période transitoire qui aboutira dans 9 mois ou un peu plus, aux élections législatives et présidentielles.
Après le FMI qui a vite fait de débloquer un prêt de plus de 500 millions de dinars, juste après la désignation par consensus politique, d’un gouvernement indépendant. Le prêt sera destiné en grande partie, à combler les lacunes de la loi de finances de 2014, qui aura besoin d’un budget complémentaire. Après l’accord de don de la BAD (700 mile Euros) pour mettre à niveau les PME. Après les prêts et les dons européens, via le BEI et les Etats, voilà que le Fond arabe de développement (FADES) va accorder la somme de 240 millions de dinars (110,5 millions Euros) pour des travaux d’infrastructure réclamés par les citoyens des régions de l’intérieur depuis longtemps.
Le prêt servira à la réalisation de 7 projets routiers de plus de 200km dans six gouvernorats de l’intérieur du pays et l’asphaltage de pistes rurales d’une longueur globale de 750 km.
Le Fonds arabe de développement économique et social dont le siège est à Koweit City, finance d’ailleurs, une bonne partie de l’autoroute du Nord-Ouest en y consacrant une enveloppe de 430 millions de dinars pour un coût total de 660 millions de dinars. Le FADES est un des plus grands pourvoyeurs de fonds à destination de la Tunisie dans le domaine des infrastructures routières. C’est presqu’une tradition qui a connu cependant une longue parenthèse pendant les guerres du Golfe, notamment la première, du fait de la position jugée hostile au Koweit du gouvernement tunisien de l’époque.
Au-delà de cette question, on devine facilement l’urgence qu’il y a en Tunisie de s’attacher à la construction des routes, préalable indispensable à l’amorce du développement économique.
L’endettement et le service de la dette représentent toutefois le revers de la médaille avec cette question résiduelle, qui va rembourser et comment? Nous y reviendrons.