Par Ndeye Magatte Kebe
L’affaiblissement de la croissance économique, la lente évolution de la réglementation et le risque significatif des actifs impacteront la performance des banques tunisiennes, selon le dernier rapport de Moody’s Investors Service. Le rapport est intitulé «Banques-Tunisie: Croissance économique modérée, réglementation en évolution et risque de crédit significatif maintiendront la pression sur la performance bancaire».
En effet, Olivier Panis, vice-président auprès de l’agence internationale de notation, estime dans le rapport que «les risques de crédit demeure le sujet majeur auquel les banques tunisiennes sont confrontées, et nous nous attendons également à ce que les créances en souffrance soient toujours élevées à environ 17% de l’ensemble des crédits du secteur, fin 2016.
L’analyste ajoute que «la proportion élevée de ces prêts non-productifs, reflète la difficulté de la conjoncture économique que traverse le pays et traduit également le laxisme réglementaire qui a affaibli les pratiques de la souscription des prêts».
Selon lui, toutes ces conditions dures de fonctionnement continueront d’exercer une pression forte sur les banques tunisiennes.
Pour rappel, en novembre 2016, Moody’s avait prévu que le PIB tunisien pour l’année 2017 se maintiendra à un niveau très modéré de 2,1% ce qui représente un sursaut léger en rapport avec le 1,4% de 2016.
Toutefois, l’agence de notation attire l’attention sur le fait que la modeste relance de l’activité économique en Tunisie sera propulsée par les secteurs minier et énergétique, par une stabilisation du tourisme et un soutien renouvelé aux investissements.
Moody’s s’attend également «à ce que la profitabilité des banques tunisienne stagne en 2017, avec des marges nettes d’intérêt très modeste, soit de l’ordre de 0,9%, étant donné les provisionnements supplémentaires qu’exigera l’étape à venir.