Selon des informations de Africa intelligence mining, si aucun accord amiable n’est pas trouvé d’ici au 12 février, Atlantic Mining (AM), filiale minière du groupe yéménite Hayel Saeed Anam Group of Companies (HSA), devrait lancer un arbitrage contre l’Etat guinéen devant le tribunal d’arbitrage de la Banque mondiale, le Cirdi.
AM accuse le gouvernement du président Alpha Condé, déjà opposé à Beny Steinmetz Resources Group (BSGR) devant le Cirdi au sujet du projet de fer de Simandou, de l’avoir, en mars 2016, exproprié sans raison ni compensation de trois permis de bauxite dans la zone de Boké. Une partie des périmètres a été octroyée à Guinea Mineral Resources. Ce dernier est une joint-venture entre la compagnie publique Soguipami (Société guinéenne du patrimoine minier) et l’homme d’affaires libanais Fadi Wazni, patron de la Société minière de Boké, qui tente depuis plusieurs mois d’acquérir de nouvelles zones d’exploitation de bauxite (AMI nº381).
En 2011, Estralita Worldwide et Jahvaun Investment, deux filiales d’AM, société basée à Hong Kong et elle-même contrôlée par HSA, avaient acquis trois licences d’exploration de bauxite (148, 345-1 et 345-II) sur le plateau de Batafong, dans la préfecture de Boké. Ceux-ci avaient été, jusqu’en 2009, étudiés par le service géologique français BRGM pour le compte du conglomérat japonais Mitsubishi.
Suite à l’examen des concessions, HSA avait évalué leur réserve à 500 millions de tonnes de bauxite et estimé que le minerai pourrait être évacué par une route rejoignant la côte au niveau de Dobali, où serait alors construit un port.
Ayant obtenu, en mars 2015, le renouvellement pour deux ans de ses permis, les équipes de HSA avaient, début 2016, présenté leur étude de faisabilité, réalisée par le cabinet canadien SRK Consulting, au ministère des mines. Elles avaient néanmoins demandé un délai de deux mois afin de préciser plusieurs points avant de déposer leur demande de permis d’exploitation. Toutefois, en mars 2016, les trois licences ont été retirées à Estralita et Jahvaun. Selon nos informations, le gouvernement a estimé que HSA n’avait pas rempli tous ses engagements.
Estimant ce retrait injustifié, HSA a notifié le 12 novembre dernier à l’Etat guinéen sa volonté de lancer une procédure d’arbitrage au Cirdi. La réglementation de ce dernier donnant trois mois pour trouver une solution amiable, les hostilités pourraient être ouvertures à la mi-février.
Mamadou Aliou Diallo