Le budget du Sénégal pour l’année 2016 passe la barre des 3000 milliards de F CFA, une première pour ce pays qui tablait sur un budget de 2869 de F CFA en 2015.
Sur les 3 022 milliards prévus dans la Loi de finances 2016, les administrations fiscales et douanières devront mobiliser 1 721 milliards. Un objectif qui nécessite beaucoup d’efforts sur le plan de la fiscalité. Poussant même les plus sceptiques à craindre une augmentation des impôts.
Le ministre du budget, Birima Mangara, a cependant balayé d’un revers de main cette crainte. Pour lui, aucune augmentation des impôts n’est envisagée pour l’atteinte de ce résultat. « Les efforts demandés aux directions des Douanes et des impôts et domaines sont des efforts qui ne seront pas accompagnés d’une augmentation des impôts », a-t-il rassuré.
Les quatre piliers du budget 2016
De l’avis de M. Mangara, la loi de finances 2016 est un projet aligné au Plan Sénégal Emergent (Pse) qui prend en compte les préoccupations contenues dans les trois axes prioritaires. Il estime que ce budget s’inscrit dans une dynamique de politique d’efficience et de gestion des finances publiques tournant autour de quatre piliers fondamentaux. Il s’agit, énumère-t-il, de la solidité du cadre macroéconomique, de la politique fiscale efficiente, de la rationalisation des dépenses de fonctionnement, de la maîtrise de la masse salariale.
Le quatrième pilier fondamental du budget à travers lequel le gouvernement souhaite mettre en œuvre la vision du Chef de l’Etat, c’est de miser sur l’investissement public.
Les salaires évalués à 526 milliards dans le budget
Selon le ministre délégué budget, les salaires dans ce budget de 2016 sont estimés à 526 milliards de F CFA. « Dans nos discussions avec le Fmi, il était question de mettre l’accent sur la masse salariale. Aujourd’hui, les projections retenues sont arrêtées à 556 milliards de F CFA», explique Birima Mangara. Il ajoute que ce montant est un objectif soutenable et il respecte le cadrage.
Le gouvernement par l’entremise de son porte parole, Seydou Guèye, a précisé en marge d’une conférence tenue le 9 octobre que des mesures fortes seront prises pour éviter que le rythme d’évolution des dépenses de personnel s’accentue.
« De 2000 à 2015, la masse salariale est passée de 173 milliards pour 65 887 agents de la fonction publique à 526 milliards pour un effectif de 108 000 agents, soit une progression de 304%, en valeur relative », a soutenu le porte parole du gouvernement.