Par Nasrallah Belkhayate, président de la Fondation de l’Africanité
La Chine avance, discrète mais implacable, sur l’échiquier économique mondial. Le premier trimestre de l’année 2025 en témoigne : 9 780 milliards de yuans de nouveaux prêts libellés en yuans ont été émis, soit l’équivalent de 1 360 milliards de dollars injectés dans l’économie réelle. Cette dynamique financière traduit une stratégie de croissance à long terme, rationnelle, structurée, orientée vers la stabilité intérieure et l’expansion globale.
À fin mars, l’encours total des prêts atteignait 265 410 milliards de yuans, en hausse annuelle de 7,4 %, preuve de la vitalité du crédit dans un contexte mondial marqué par l’incertitude. Cette croissance est portée à la fois par les ménages, avec une augmentation de 1 040 milliards de yuans, et surtout par les entreprises, dont les prêts ont bondi de 8 660 milliards, dont 5 580 milliards à moyen et long terme. Ce choix stratégique d’investir sur la durée illustre la confiance des acteurs économiques dans la trajectoire de développement de la Chine.
La masse monétaire (M2) a progressé de 7 %, atteignant 326 060 milliards de yuans, consolidant la fluidité des échanges et la solidité des dépôts. Le M1, quant à lui, a augmenté de 1,6 %, pour atteindre 113 490 milliards de yuans, traduisant une circulation constante des liquidités au service de l’économie productive.
Les dépôts ont enregistré une progression remarquable de 12 990 milliards de yuans sur le trimestre, les ménages y contribuant à hauteur de 9 220 milliards — signe d’une confiance populaire accrue dans le système bancaire chinois.
Le total du financement social a atteint, à fin mars, 422 960 milliards de yuans, en hausse de 8,4 % sur un an. Surtout, le financement nouvellement injecté s’élève à 15 180 milliards de yuans, soit 2 370 milliards de plus qu’à la même période l’année précédente. La Chine ne se contente pas de suivre les tendances économiques mondiales : elle les anticipe et les façonne.
Ces chiffres ne sont pas de simples statistiques. Ils traduisent une vision. Une architecture. Une volonté : celle d’un pays qui a compris que la puissance économique repose sur la capacité à financer l’avenir, à instaurer la confiance auprès des ménages, à accompagner les entreprises, à irriguer l’économie réelle. Là où certains ralentissent, la Chine investit. Là où d’autres doutent, elle avance.
Par cette démonstration de force silencieuse, la Chine confirme sa place de pilier du système financier international. Un pilier discret, mais essentiel. Solide, mais souple. Ambitieux, mais responsable.