Afrique du Sud : décès de Frederik De Klerk, co-prix Nobel de la paix avec Nelson Mandela

L’ancien président sud-africain Frederik De Klerk dont l’humanité gardera l’image de dirigeant blanc anti-apartheid est décédé ce 11 novembre à son domicile en banlieue du Cap, des suites d’un cancer des poumons à l’âge de 85 ans. Président de la République de 1989 à 1994, il a notamment oeuvré dans la transition d’un régime d’apartheid où la minorité blanche avait le pouvoir vers la transition démocratique.

En plus d’une carrière ministérielle et législative qu’il a menée depuis 1972, le parcours politique de cet avocat de formation descendant des Boers émigrés en Afrique du Sud au 17è siècle aura été marqué, entre autres, par la libération du leader anti-apartheid Nelson Mandela le 13 février 1990 qui lui succédera à la tête de la nation arc-en-ciel en mai 1993 au terme des premières élections démocratiques remportées le parti historique, le Congrès national africain (ANC). Une contribution à la promotion de la paix et à l’avènement d’une société libre, démocratique et multiraciale reconnue et saluée par la communauté internationale à travers l’attribution du prix Nobel de la paix en 1993 qu’il partagera avec l’icône de la lutte anti-apartheid Nelson Mandela.

Ce dernier étant devenu président de la République, une première dans l’histoire de ce pays où les Noirs constituent environ 80% de la population sud-africaine, Frederik De Klerk du Parti national (NP) acceptera de partager le pouvoir avec la nouvelle majorité en devenant vice-président de la République qu’il partage avec Thabo Mbeki. Une attitude ayant pour but de promouvoir la réconciliation nationale affichée et assumée par cet Afrikaner qui tranche avec la ligne politique raciale entretenue pendant des décennies par le parti national dirigé le président Peter Botha, ladite formation politique qui avait légalisé l’apartheid en 1948.

Sous le magistère De Klerk, l’apartheid est aboli officiellement le 30 juin 1991, favorisant l’établissement d’une nouvelle Constitution. Il démissionnera du gouvernement et de ses fonctions de vice-président en 1996 avant de mettre fin à sa carrière politique en 1997 en quittant la direction du Parti national.