Les chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) tiendront par visioconférence le 18 août 2021, un sommet extraordinaire prioritairement consacré à « l’évolution de la situation macroéconomique dans la zone CEMAC en contexte de pandémie du Covid-19 et l’analyse des mesures de redressement ». L’événement initialement prévu en présentiel dans la capitale camerounaise Yaoundé, se fera finalement en visioconférence, « non seulement pour des raisons liées à la crise sanitaire, mais également pour des raisons de calendrier » indiquent des sources proches du dossier.
Toutefois, le format initial reste maintenu, avec aux côtés des dirigeants de la sous-région, la participation de trois invités de marque, en l’occurrence, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire et le président du groupe de la Banque africaine de développement (BAD) Akinwumi Adesina, sans oublier la présence du président de la Commission de la CEMAC, Daniel Ona Ondo.
Avant d’en arriver à cette conférence des chefs d’Etat, avec un taux de croissance communautaire de -1,7% en 2020 contre 2,5% en 2019 et une croissance projetée à 1,3% en 2021, la commission de la CEMAC a mené un travail de déblayage qui a permis de fixer les grandes lignes de la relance post-Covid à court, moyen et long termes. Dans cette perspective, il est question de renégocier les nouveaux programmes économiques ou de proroger les anciens programmes avec le FMI en tenant compte de la situation socio-économique de l’heure.
Ce second cycle des programmes avec le FMI devrait intégrer la dimension sécuritaire ainsi que la lutte contre les changements climatiques ; l’intégration des réalités sociopolitiques des pays dans les conditionnalités des programmes ; une meilleure circonscription de la durée des programmes avec la possibilité de la porter de trois à cinq ans en fonction des contraintes de développement propres à chaque pays.
Malgré le niveau bas des échanges régionaux qui se situent autour de 3%, la commission de la CEMAC fait de l’intégration communautaire l’une de ses priorités et insiste sur l’application rigoureuse des dispositions prévues dans la nouvelle réglementation des changes en matière de rapatriement des recettes d’exportation et de transferts, de poursuivre la mobilisation des recettes non pétrolières à travers l’élargissement de l’assiette fiscale, de geler les investissements publics non prioritaires en préservant les dépenses sociales, de mener une réflexion pour proposer dans de meilleurs délais, le rachat de titres ou des dettes publiques intérieures des Etats.
Toujours sur le chantier de la relance économique, la restauration de la solidité du cadre macro-économique est conseillée pour permettre aux Etats de renforcer une surveillance régionale rapprochée, ce qui suppose, entre autres, la révision des mesures budgétaires extraordinaires prises pour faire face à la crise sanitaire et économique une fois celle-ci estompée afin de remettre les finances publiques sur une trajectoire viable à moyen terme. A long terme, sont envisagées les mesures structurelles visant l’amélioration du climat des affaires ainsi que la diversification de l’économie, sans oublier toutes les mesures qui participent à l’amélioration de la gouvernance.