À 4 jours seulement après le premier tour de ses élections présidentielles, intervenu dimanche 15 septembre, la Tunisie est plongée dans le deuil.
L’ancien président, Zine el-Abidine Ben Ali, renversé par un soulèvement populaire déclencheur du printemps arabe, est décédé, jeudi 19 septembre en Arabie Saoudite.
Exilé à Djeddah depuis 8 ans (2011/2019), le raïs a rendu l’âme à l’âge de 83 ans des suites d’une longue maladie.
Né le 3 septembre 1936 à Hammam Sousse, le général a été président de la Tunisie du 7 novembre 1987 au 14 janvier 2011.
Durant son règne, le natif de Sousse a posé quelques actes forts pour le développement économique et social du pays.
Vers les années 90, Zine el-Abidine Ben Ali tenta de relancer l’économie tunisienne, en encourageant la privatisation et l’introduction d’une flexibilité législative et fiscale.
Le général lance une politique de privatisations qui concernent surtout le tourisme, les matériaux de construction, les textiles, l’industrie agroalimentaire et la pêche, la mécanique et l’électrotechnique.
La Banque Mondiale et le FMI l’encensent et placent le pays à la tête des États réformateurs. Mais le coût social des réformes vient rattraper Tunis en décembre 2010 quand un jeune marchand ambulant, mécontent de la confiscation de sa charrette par les forces de l’ordre s’immola par le feu déclenchant la grande colère populaire qui finira par faire tomber le pouvoir de Ben Ali en janvier.
Le chef d’Etat annonce qu’il renonce à ses fonctions le 14 janvier 2011 et quitta son pays pour l’Arabie saoudite dans une véritable course contre la montre. Huit ans après, la Tunisie a résolu un problème politique en s’offrant il y a quelques jours les élections les plus transparentes de son histoire. La question économique reste elle pendante, minée par un endettement élevé, un chômage endémique et une paupérisation réelle qui fait des tunisiens, notamment des classes moyennes,,nostalgiques de l’ordre et des securicrates de Carthage.