Par Nephthali Messanh Ledy, Envoyé spécial à Addis-Abeba
La Commissaire en charge de l’économie rurale et de l’agriculture de l’Union Africaine, Josefa Sacko, a formulé lundi 1er avril, une invitation à l’endroit des Etats membres à signer et à ratifier le Traité de l’African risk capacity (ARC), un mécanisme qu’elle qualifie de « novateur de financement panafricain des risques de catastrophe ». Elle intervenait lors des travaux de la 7ème édition de la Conférence des parties de la Mutuelle.
Il s’agit, selon elle, d’un instrument « qui permet de réagir rapidement aux catastrophes naturelles et de protéger les moyens de subsistance de nos populations les plus vulnérables ». Faisant par ailleurs, appel à une « solidarité panafricaine » dans la gestion des risques climatiques.
Créée depuis 2012, la Mutuelle panafricaine de gestion des risques (ARC) a été initiée pour faire face aux événements climatiques extrêmes et aux catastrophes naturelle sur le continent, et vise à aider les États membres de l’Union africaine à améliorer leur capacité de et réagir aux événements de ce genre. Pendant que se tenait la 7ème réunion annuelle, le traité a été signé par 33 États membres de l’UA, et ratifié par 8 d’entre eux : il s’agit de la Mauritanie, du Mali, du Sénégal, de la Gambie, du Tchad, du Togo, de la Guinée et du Madagascar.
« Maintenant dans sa 7ème année, l’ARC est plus que jamais nécessaire et, en réfléchissant au passé, il y a de quoi être optimiste », a déclaré Josefa Sacko. « Premièrement, le fait que plus de 50% des États membres de l’UA aient signé le traité témoigne de la reconnaissance des défis auxquels ils sont confrontés et de leur volonté de proposer des solutions souveraines pour mieux faire face aux catastrophes futures », insiste-elle.
« Deuxièmement, le fait que 8 pays aient souscrit au pool d’assurances et aient été en mesure de mobiliser plus de 50 millions USD dans les budgets nationaux est un indicateur important de l’autofinancement de nos États », poursuit la Commissaire.
Cependant, déplore-t-elle, malgré les progrès réalisés, de moins en moins de pays sont en mesure de payer leurs primes. « Il est donc important que cette 7ème session de la CdP qui est l’organe suprême de l’Agence ARC, se concentre sur des solutions permettant une plus grande participation des États membres au programme ARC et une augmentation du nombre de pays participant au pool assurance », a-t-elle souhaité.
En effet, cette session constitue un tournant décisif pour l’agence qui veut tourner la page du recul. Sur les 5 dernières années, la Société de mutuelle panafricaine de gestion des risques (ARC Ltd), sa filiale, a connu une forte baisse du revenu net, passant de 22,4 millions USD en 2014, à un montant négatif de 6,2 millions USD au 31 décembre 2018.
Par ailleurs, le groupe de pays assurés contre les risques est passé d’un maximum de 7 pays en 2015 à 3 en 2018, ceci, malgré l’augmentation du nombre de pays avec des Certificats de conformité et de bonnes pratiques (CCBP). De même, le capital de la société a été réduit d’environ 18 millions USD entre 2016 et 2018, conséquence des radiations pour créances irrécouvrables et le non-paiement des primes en 2018, entre autres.
« Le mécanisme mis en place par l’ARC est l’un des moyens par lequel l’Afrique peut être autonome pour répondre aux besoins des populations vulnérables », a lancé Josefa Sacko.