Les ministres des finances de la zone Franc se réunissent ce vendredi à Bercy dans un contexte particulier de forte déviance de cette monnaie dont le nom et les mécanismes sont rattachés à la colonisation. Plusieurs économistes du continent dénoncent une certaine forme de « servitude volontaire ».
« Il faut un débat sur le Franc CFA » a déclaré Carlos Lopes, secrétaire général de la Commission Economique Africaine (CEA) dans un entretien avec l’AFP diffusé â la veille de la rencontre. La réunion de Bercy est une rencontre habituelle d’harmonisation des positons qui intervient avant la réunion d’automne des institutions de Bretton Woods prévue la semaine prochaine à Washington.
Au menu de cette rencontre de Paris, l’efficacité de l’investissement public, l’identification des obstacles au développement et à l’intégration du crédit et la convergence en zone franc. Il ne sera certainement pas question d’un débat sur le FCFA qui fait rage partout sauf au sein des institutions centrales (BCEAO et BEAC) qui observent un silence de cathédrale sur le sujet et semblent avoir donné des consignes stricts à leurs cadres. Mais en dehors des cercles officiels, le débat se poursuit. Ainsi, quatre économistes africains et non des moindres viennent de publier un ouvrage intitulé: « Sortir l’Afrique de la servitude monétaire. À qui profite le franc CFA ? » à paraître le 3 octobre aux éditions La Dispute. Cet ouvrage collectif a notamment reçu le soutien de la Fondation Gabriel-Péri, think tank spécialisé sur l’économie et l’histoire sociale.