Sous les projecteurs du Parc des Expositions d’Abidjan, la première édition du Salon international des ressources extractives et énergétiques, le SIREXE 2024, s’est déroulé du 27 novembre 2024 au 2 décembre 2024.
Avec plus de 300 exposants et plus de 1500 délégués venus de plus de 50 pays, le SIREXE est bien plus qu’un salon. L’événement, inaugurée sous la présidence d’Alassane Ouattara et en présence de Kashim Shettima Mustapha, Vice-Président du Nigéria, se veut une étape cruciale pour la Côte d’Ivoire et bon nombre de pays africains, bien décidés à transformer leurs richesses naturelles en moteurs de croissance et d’innovation durable.
Placé sous le thème “Développement durable des industries extractives et énergétiques : quelles politiques et stratégies ?”, le SIREXE est une plateforme d’échange et de collaboration pour l’avenir énergétique et extractif de l’Afrique.
Le Vice-Président ivoirien, Tiémoko Meyliet Koné, a lancé l’événement par un discours inaugural, où il a affirmé avec conviction que ce salon est “une occasion de promouvoir la pleine valorisation des potentialités minières, pétrolières et énergétiques, qui sont des réservoirs de croissance à peine explorés”. Devant un parterre composé d’experts, de décideurs et de journalistes, il a rappelé que la Côte d’Ivoire a entrepris des réformes significatives pour améliorer la gouvernance et attirer des investissements, soulignant l’importance de l’adhésion du pays à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE). Le Vice-Président a aussi souligné l’adoption de la loi sur le contenu local, qui met l’accent sur la prise en compte des communautés locales dans la répartition des richesses générées par l’exploitation des ressources naturelles. Ces efforts s’inscrivent dans une vision ambitieuse : faire de la Côte d’Ivoire un pays à revenu intermédiaire supérieur d’ici 2030.
Ces réformes ont permis au secteur énergétique de connaître des avancées notables, comme l’a précisé Monsieur Tiémoko Meyliet Koné: “Aujourd’hui, 95 % des localités en Côte d’Ivoire sont électrifiées, contre seulement 33 % en 2011”.
La Côte d’Ivoire ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et vise, toujours selon le Vice-Président, un accès universel à l’électricité d’ici 2030, tout en réduisant de manière significative son empreinte écologique.
Un partage d’expériences
Mamadou Sangafowa-Coulibaly, ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, a aussi pris la parole pour souligner la dimension internationale de l’événement, qui rassemble plus de 300 exposants et plus de 1500 délégués venus de plus de 50 pays. Il a salué la présence de la Norvège, représentée par son ambassadrice Ingrid Mollestad et réputée pour être le plus grand producteur de gaz et de pétrole en Europe, derrière la Russie.
Le ministre a également rappelé l’importance de la gouvernance publique dans le secteur des ressources extractives en indiquant que le SIREXE met l’accent sur le partage d’expériences entre les administrations publiques.
De son côté, le Vice-Président a souligné le rôle clé des investissements conjoints : “Ces résultats sont le fruit d’un effort collectif associant l’administration publique et le secteur privé (…) avec plus de 10 000 milliards de FCFA investis en dix ans”.
Réservoirs de croissance et piliers majeurs de développement
“Il s’avère impératif de diversifier nos sources de croissance, à travers une exploitation judicieuse des ressources extractives et énergétiques, dont notre continent regorge”, met en avant le Vice-Président, qui exhorte l’Afrique à “répondre aux attentes croissantes en matière de transformation locale des ressources extractives et de développement des services connexes”. Avec un objectif clair : maximiser leur valeur ajoutée et créer des emplois.
Cette ambition se reflète dans des projets récents comme l’exploitation du gisement d’hydrocarbures Baleine, selon le principe de zéro émission nette ou encore l’inauguration de la mine de Lafigué en octobre 2024, illustrant la vitalité du secteur minier ivoirien.
En effet, pour 2024, la production d’or en Côte d’Ivoire devrait atteindre le niveau record de 56 tonnes, grâce à l’ouverture de nouvelles mines et aux investissements étrangers.
Loin de se limiter à l’exploitation aurifère, le Vice-Président a déclaré : “Nos efforts d’exploration s’étendent à de nouveaux minéraux stratégiques, tels que le cobalt, le lithium et la colombo-tantalite, essentiels à la fabrication de composants pour les technologies modernes”.
Décrivant les potentialités minières, pétrolières et énergétiques du pays comme des “piliers majeurs de développement”, le Vice-Président ajoute que la Côte d’Ivoire s’est fixé l’objectif “ambitieux” de porter la part des énergies renouvelables à 45% de son mix énergétique d’ici 2030.
Afin de réussir sa transition énergétique, le pays a notamment inauguré, en 2023, sa première centrale solaire à Boundiali, forte d’une capacité de 37,5 MW, extensible à 80 MW d’ici 2025.
Concluant son discours par une note d’optimisme à l’attention de la jeunesse, le Vice-Président déclare : “J’invite donc tous les acteurs concernés, notamment les jeunes, qui constituent l’avenir de nos pays, à saisir les opportunités offertes par ces secteurs, et à être les artisans de la transformation de notre continent”.
Une vision positive partagée par Mamadou Sangafowa-Coulibaly, qui explique : “Le SIREXE se distingue en s’ouvrant au grand public (…) pour susciter des vocations, notamment chez les jeunes, tout en favorisant la diversification et la reconversion de nos PME”.
En réunissant décideurs, investisseurs et experts du monde entier jusqu’au 2 décembre, le SIREXE compte bien s’imposer comme un rendez-vous incontournable pour dessiner l’avenir énergétique et extractif de l’Afrique.